« La RSE, c’est bien, mais ça rapporte quoi ? » C’est une question que l’on entend encore bien trop souvent en comité de direction.
Elle peut sembler réductrice mais elle reflète une attente très forte : comment démontrer le ROI d’une démarche RSE ?
Selon la Harvard Business Review, les entreprises engagées sur les enjeux RSE sont en moyenne 13 % plus rentables. Alors oui, l’impact business de la RSE est réel, mais montrer tous les bénéfices d’une telle démarche n’est jamais simple : réduction des coûts, attractivité client, fidélisation des talents, accès à de nouveaux financements…
Alors on vous présente des leviers concrets pour valoriser votre stratégie RSE, en montrant que performance économique et impact positif vont de pair.
Réduisez vos coûts opérationnels
Le carbone est souvent source de gaspillage. Trop de kilomètres à vide, des machines mal réglées, de l’éclairage inutile, un parc informatique beaucoup trop gros. Tous ces petits postes d’émissions peuvent aussi représenter des gains économiques directs.
En croisant les données de consommation et d’émissions, vous pouvez identifier rapidement les “quick wins” : achats plus sobres, rationalisation des flux, diminution énergétique…
🔸 Outil : Vous pouvez utiliser un tableau d’analyse croisant coûts et émissions. Votre Bilan Carbone® sera aussi très utile sur cette étape, pour identifier les grands postes d’émission.
🔸Exemple :Une entreprise logistique a optimisé ses tournées de livraison grâce à son Bilan Carbone®. Bilan : €45 000 d’économies annuelles, -18 % d’émissions.
Accédez à de nouveaux marchés
Le reporting RSE devient un critère de sélection incontournable. Les grands donneurs d’ordre (privés comme publics) imposent des preuves d’engagement environnemental à leurs sous-traitants.
Sans stratégie climat, vous pourriez être exclus d’appels d’offres. À l’inverse, si vous anticipez, vous gagnerez en crédibilité et en part de marché. Et dans les appels d’offres, les critères RSE peuvent aujourd’hui représenter jusqu’à 30 % de la note finale dans les marchés publics. A surveiller de très près.
🔷 Outil :N’hésitez pas à investir dans un label, comme EcoVadis par exemple. (référence mondiale RSE). Vous identifierez vos forces et vos faiblesses, mais vous pourrez aussi vous comparer aux autres entreprises du secteur.
🔷 Exemple :Désormais, les fournisseurs de L’Oréal ou Unilever doivent prouver leur performance RSE via EcoVadis. Pour les PME, c’est un passeport vers les grands comptes.
Fidélisez vos talents
Le turnover dans vos équipes a un coût caché énorme : perte de savoir-faire, baisse de performance, coûts de recrutement, image employeur entachée. Alors la quête de sens au travail s’impose aujourd’hui comme un critère décisif, notamment pour les jeunes générations. (Notre petite “Gen Z)
Une politique RSE solide, engagée et partagée en interne, peut réduire jusqu’à 25 % votre turnover et renforcer significativement l’engagement de vos collaborateurs (étude Cone Communications).
🔸 Outil :Mettez en place un “baromètre de l’engagement”. Vous pouvez imaginer un questionnaire anonyme pour mesurer l’impact perçu des actions RSE sur la fierté d’appartenance, l’utilité ressentie et l’envie de rester dans l’entreprise auprès de vos collaborateurs.
🔸 Exemple : Chez Decathlon ou Bouygues, des collectifs climat se sont formés en interne, permettant aux salariés de s’impliquer concrètement dans la transition. Résultat : un engagement renforcé et une meilleure rétention des talents.
Obtenez des financements attractifs
Vous engager dans une démarche RSE peut aussi vous ouvrir la voie à de nombreux financements. De plus en plus de dispositifs publics et privés vous accompagnent financièrement parlant dans votre transformation bas carbone.
Mais pour accéder à ces budgets, encore faut-il que vous puissiez prouver votre maturité : avoir identifié des actions concrètes, et défini une trajectoire de réduction crédible.
🔷 Outil :Le Diag Décarbon’Action, co-porté par Bpifrance et l’ADEME. Il permet aux PME/ETI de réaliser leur Bilan Carbone® et d’identifier des pistes concrètes de réduction. Il peut ensuite déboucher sur un Prêt Vert de la BPI à taux préférentiel pour financer les investissements nécessaires à votre décarbonation (matériel, rénovation, process…).
🔷 Exemple : La PME Bernhardt (emballages pharmaceutiques) a obtenu un financement préférentiel pour verdir ses installations grâce à son Bilan Carbone®. Résultat : modernisation de ses installations, réduction de son empreinte environnementale, et montée en compétence interne sur les enjeux climatiques.
Anticipez les obligations réglementaires
La réglementation évolue vite. (Mode TGV activé.) La directive CSRD imposera ces prochaines années un reporting extra-financier étendu à des milliers d’entreprises européennes. Et demain, des taxes carbone ou obligations de décarbonation pourraient vous concerner.
Et si vous anticipiez ces changements ? Les entreprises qui prendront les devants seront mieux préparées et plus attractives pour les financeurs comme pour les partenaires.
🔸 Outil :Anticipez les directives CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive).
🔸 Exemple : De nombreuses ETI anticipent déjà la CSRD en cartographiant leur empreinte carbone complète, notamment sur le scope 3 (achats, transport, usage des produits…). Cela leur permet non seulement de rassurer leurs partenaires financiers (de plus en plus exigeants sur ces sujets) et d’identifier des leviers concrets de performance durable.
Innovez grâce à l’éco-conception
Faire un bilan carbone, c’est aussi pouvoir poser un regard neuf sur vos produits ou vos services. Et par la même occasion repenser tout le cycle de vie, les usages et les impacts réels. À la clé : de nouvelles offres éco-conçues, plus sobres, plus durables et souvent mieux valorisées par les clients finaux. “L’innovation climat” devient une “innovation business.”
🔷 Outil :Analyse de Cycle de Vie (ACV). Cet outil permet d’évaluer les impacts environnementaux d’un produit ou service tout au long de son cycle de vie : extraction des matières premières, production, transport, usage, fin de vie…Il est précieux pour identifier les vrais points d’impact et orienter l’éco-conception de manière stratégique, en lien avec les attentes du marché.
🔷 Exemple :Saint-Gobain a utilisé cette approche pour concevoir une gamme de verres bas carbone, intégrant une part plus importante de calcin (verre recyclé) dans la fabrication. Résultat : une offre différenciante, plus respectueuse de l’environnement, mieux valorisée par les clients… et plus rentable grâce à une optimisation des ressources et des coûts énergétiques.
Pilotez une trajectoire climat crédible
Un bilan carbone isolé n’aura pas l’impact escompté. Ce qui est important, c’est ce que vous en faites : vous fixer un cap, décliner vos actions dans le temps, impliquer vos équipes, suivre vos résultats.
🔸 Outil :Le SBTi (Science Based Targets Initiative) vous permet de fixer des objectifs de réduction d’émissions alignés sur la science du climat et les Accords de Paris (1,5 °C). Adopter une trajectoire SBTi, c’est rendre votre stratégie climat crédible, mesurable et reconnue à l’international.
🔸 Exemple :Bosch a adopté une stratégie alignée avec la SBTi et a atteint la neutralité carbone sur l’ensemble de ses sites mondiaux dès 2020. (scope 1 et 2). Ce positionnement ambitieux leur a permis de renforcer leur compétitivité sur les marchés industriels européens, où les exigences clients et réglementaires en matière de climat se durcissent.
Alors, plus de doute : la RSE n’est pas un frein, c’est un levier de performance économique.
Vous avez désormais des arguments concrets pour prouver l’apport de la RSE, en lien direct avec les résultats business. Parce qu’aujourd’hui, on ne peut plus opposer impact et rentabilité : ils avancent main dans la main.
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