Objectifs, budgets, pilotage : comment structurer un plan d’action RSE ambitieux ?

Sommaire

Dans un contexte où les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) prennent une importance croissante, toutes les organisations des grandes entreprises aux PME, en passant par les collectivités cherchent à adopter des pratiques de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Un plan d’action RSE ambitieux est un levier pour concilier performance économique et développement durable. Il permet de répondre aux attentes des parties prenantes (clients, salariés, investisseurs, citoyens) tout en renforçant la résilience et la réputation de l’organisation.

Mais comment structurer concrètement un tel plan ? Il s’agit d’abord de fixer des objectifs clairs alignés sur la stratégie et les enjeux ESG, puis d’allouer un budget adéquat en évaluant les retours sur investissement et le coût de l’inaction, enfin de mettre en place un pilotage efficace (gouvernance, indicateurs, outils, communication) pour suivre et ajuster les actions.

Dans les échanges avec nos clients ou partenaires, une chose revient souvent : “On veut avancer sur la RSE, mais on ne sait pas toujours par où commencer ni comment structurer les choses”. Si vous vous reconnaissez dans ce constat, rassurez-vous : vous n’êtes pas seuls, et cet article est là pour y voir plus clair ! 

 

Définir des objectifs RSE alignés avec la stratégie et les enjeux ESG

 

 

La première étape consiste à définir des objectifs RSE en cohérence avec la stratégie de votre organisation et les enjeux ESG prioritaires de votre secteur. Plutôt que d’ajouter des actions RSE sans lien avec votre activité, intégrez-les au cœur de votre vision d’entreprise. Identifiez les domaines où vous pouvez avoir le plus d’impact positif tout en renforçant votre modèle d’affaires : par exemple, une entreprise industrielle se concentrera sur la réduction de son empreinte carbone, tandis qu’une entreprise de services pourra cibler le bien-être de ses employés ou l’éthique des affaires.

Cette analyse des enjeux (souvent appelée matrice de matérialité) permet de sélectionner des axes pertinents.

Une fois ces priorités établies, fixez des objectifs précis et mesurables. Idéalement, chaque objectif RSE doit être SMART (Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste, Temporel) ou défini via la méthode OKR (Objectifs et Résultats Clés). Cette approche pousse à être ambitieux tout en restant concret. Par exemple : « réduire nos émissions de CO₂ de 20 % d’ici deux ans » est un objectif environnemental clair et quantifié. De même, on peut viser un pourcentage de femmes dans les postes de direction à atteindre, ou l’obtention d’une certification telle que B Corp à une échéance donnée.

Il est crucial d’aligner ces objectifs RSE sur la stratégie globale : ils doivent soutenir la mission de l’entreprise et créer de la valeur partagée.

Un objectif RSE bien choisi apporte un bénéfice tant pour la société (ou l’environnement) que pour l’organisation elle-même. Enfin, assurez-vous d’obtenir l’adhésion de la direction et des parties prenantes internes sur ces engagements : une vision RSE portée au plus haut niveau de l’entreprise aura plus de poids et de chances de succès.

 

💡 Si ces objectifs vous semblent ambitieux, c’est normal. Ce qui compte, c’est d’avancer pas à pas, avec sincérité, et de garder en tête qu’une démarche RSE ne se construit pas en un jour. L’essentiel, c’est de commencer et d’impliquer les équipes dès le début.

 

 

 

Allouer un budget pertinent en intégrant ROI et coût de l’inaction

 

 

Traduire les ambitions en actions nécessite d’y consacrer des ressources. Un plan RSE ambitieux doit s’appuyer sur un budget dédié, réfléchi en amont. Cela inclut les investissements financiers (par exemple pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments, former les équipes, développer des produits plus durables, etc.) mais aussi du temps humain (animer des projets RSE, suivre les indicateurs, communiquer).

Allouer un budget RSE, ce n’est pas un coût perdu : c’est un investissement stratégique. De plus en plus d’études montrent qu’une entreprise engagée obtient des retombées positives sur le long terme. En moyenne, les organisations ayant des pratiques RSE performantes enregistrent une performance économique supérieure d’environ 13 % par rapport à celles qui n’en ont pas. Les bénéfices sont multiples :

 

✅ réductions de coûts (économies d’énergie, de matières premières, optimisation des déchets)

✅ meilleure attractivité commerciale (produits éco-conçus attirant une clientèle soucieuse de durabilité) et RH (marque employeur renforcée, fidélisation des talents)

accès facilité au financement (investisseurs et banques privilégient de plus en plus les acteurs durables).

 

À l’inverse, il faut intégrer dans le raisonnement le coût de l’inaction. Ne pas investir aujourd’hui dans la transition écologique et sociale peut engendrer des dépenses bien plus lourdes demain.

Autrement dit, repousser les mesures environnementales ou sociales risque de coûter bien davantage à long terme, que ce soit via des pénalités réglementaires, des risques physiques (catastrophes climatiques touchant les chaînes d’approvisionnement), une perte de compétitivité ou de confiance des clients.

 

Investir dans la RSE, c’est se prémunir contre ces risques.

 

On parle parfois de ROI négatif évité : une action RSE peut éviter des dépenses futures (par exemple, améliorer le bien-être au travail diminue le turnover et les coûts de recrutement et formation associés).

 

Mettre en place des mécanismes de pilotage efficaces

 

 

Dernier pilier, et non des moindres : piloter et suivre le plan d’action RSE dans la durée. Une gouvernance claire et des outils adaptés sont indispensables pour transformer les intentions en résultats mesurables.

En premier lieu, il convient de définir qui pilote la démarche RSE au sein de l’organisation. Cela peut passer par la nomination d’un responsable RSE ou la création d’un comité de pilotage dédié, incluant idéalement des membres de la direction et différents services (RH, opérations, finance, etc.) afin de diffuser la culture RSE à tous les niveaux. Une bonne gouvernance RSE veille à intégrer l’approche durable au cœur des décisions de l’entreprise, en interne comme en externe.

 

🔹 Par exemple, un comité RSE peut valider que les projets d’investissement intègrent bien des critères ESG, et le contrôle de gestion peut adapter ses outils pour suivre la performance extra-financière au même titre que la performance financière.

Ensuite, il faut se doter d’indicateurs clés de performance (KPI) et d’outils de suivi. Pour chaque objectif RSE fixé, définissez un ou plusieurs indicateurs mesurables : taux d’émissions de CO₂ par unité produite, pourcentage de femmes aux postes de management, nombre d’heures de formation par salarié, indice de satisfaction des parties prenantes, etc.

Ces indicateurs alimenteront un tableau de bord RSE permettant un suivi régulier des progrès. De nombreux outils existent pour faciliter ce pilotage : tableurs ou logiciels spécialisés, audits internes, référentiels de reporting… L’important est de collecter des données fiables et de les analyser périodiquement.

 

♦️ Par exemple, réaliser un bilan carbone annuel ou évaluer son score ESG via des agences de notation extra-financières peut aider à se situer et à identifier des marges d’amélioration.
Anticiper tout cela via un bon pilotage interne évite de subir la contrainte réglementaire : vous produisez ainsi des données utiles pour piloter en interne et êtes prêts à communiquer de façon transparente à l’externe.

Le pilotage comprend enfin un volet communication et amélioration continue. Il est crucial de communiquer régulièrement sur l’avancée du plan RSE, tant en interne qu’en externe. En interne, partager les succès et résultats (par exemple via une newsletter RSE, des réunions d’équipe, un réseau social d’entreprise) permet de mobiliser les collaborateurs autour des engagements ESG et de valoriser leur contribution.

En externe, publier chaque année un rapport RSE ou développement durable, ou communiquer des indicateurs clés sur le site web et lors d’événements, démontre la transparence et l’authenticité de la démarche. Cela renforce la confiance des clients, partenaires et investisseurs, tout en prévenant les risques de greenwashing par un discours factuel et étayé. N’hésitez pas à mettre en avant les labels ou certifications obtenus (par ex. label ISO 14001 pour l’environnement, certification B Corp, conformité ISO 26000, etc.), gages de sérieux pour vos parties prenantes.

Le pilotage efficace implique aussi de réajuster le plan en continu : si un indicateur stagne ou qu’un objectif n’est pas atteint, analysez-en les causes et adaptez vos actions ou fixez de nouveaux paliers. La RSE est un processus d’amélioration permanente. En intégrant les retours d’expérience et l’évolution du contexte (nouvelles attentes sociales, innovations technologiques, changements réglementaires), votre plan d’action restera pertinent et ambitieux dans le temps.

 

Conclusion

 

Structurer un plan d’action RSE ambitieux repose donc sur un triptyque : des objectifs clairs et alignés sur la stratégie de l’organisation et les enjeux ESG prioritaires, un budget approprié traité comme un investissement porteur de ROI (face à un coût de l’inaction bien supérieur), et un pilotage rigoureux assurant le suivi, la transparence et l’ajustement des actions. En suivant ces étapes, toute organisation peut construire une démarche RSE solide, quel que soit son secteur ou sa taille. Le tout est d’y aller de manière structurée et sincère, en s’appuyant au besoin sur les nombreux cadres de référence disponibles.

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