COP 29 : Tout ce qu’il faut savoir

La 29ᵉ Conférence des Parties (COP) s’est déroulée du 11 au 22 novembre 2024 à Bakou, en Azerbaïdjan. Parmi les principaux sujets abordés cette année :

 

👉 Le financement de la transition énergétique, avec un objectif de 300 milliards de dollars par an ;

👉 La structuration du marché mondial du carbone ;

👉La transparence et l’adaptation face aux changements climatiques.

 

Voyons plus en détail les points essentiels à retenir de cette COP 29.

 

Qu’est-ce que la COP et quels sont ses objectifs ?

 

 

Depuis 1994, la COP est la plus grande et importante conférence sur les thématiques climatiques. Chaque année, elle rassemble les 197 États membres de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), soit la quasi-totalité des nations du globe. 🌏

Lors de ces sommets, les pays négocient des accords internationaux pour lutter contre le réchauffement climatique, tout en évaluant les progrès réalisés et les actions mises en œuvre. La COP permet aussi de vérifier le respect des engagements pris par les États en matière de climat.

 

Ce sommet témoigne alors de l’importance d’une coopération internationale pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C, voire 1,5 °C, conformément aux Accords de Paris. Car oui, la crise climatique va au-delà des frontières. D’autant plus que les phénomènes météorologiques extrêmes s’intensifient et n’épargnent aucun pays. En témoigne, les récentes inondations en Espagne, les typhons en Asie, les incendies au Canada ou encore les températures extrêmes de l’été 2024 (le plus chaud jamais enregistré). Qui plus est, dans son dernier rapport, l’ONU nous alerte : sans une réduction drastique de nos émissions de GES, nous pourrions faire face à une augmentation catastrophique de 3,1 °C d’ici la fin du siècle.

 

Par conséquent, si rien ne change, l’atteinte des objectifs des Accords de Paris serait alors impossible d’ici quelques années.

 

 

Où se passent les COP ?

 

 

En 2024, la COP 29 s’est déroulée à Bakou, en Azerbaïdjan du 11 au 22 novembre.

En 2023, elle s’est tenue à Dubaï, aux Émirats arabes unis.

La prochaine, la COP 30 de 2025, se passera à Belém au Brésil.

 

 

💡 Le saviez-vous ? Chaque année, le pays hôte est désigné à tour de rôle parmi les cinq groupes régionaux de l’ONU : Afrique, Asie-Pacifique, Europe orientale, Amérique latine et Caraïbes et Europe occidentale.

 

 

Qui était présent à la COP 29 ?

 

 

À Bakou, de nombreuses figures politiques, des chefs d’État et de gouvernement des pays signataires de la CCNUCC se sont retrouvés pour discuter et négocier. Cette année, Emmanuel Macron n’était pas présent : c’est Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, qui a représenté la France.

 

Le sommet a aussi ouvert ses portes à des acteurs de la société civile : associations, syndicats, entreprises, ONG, scientifiques, tous là en tant qu’observateurs. Des investisseurs ont également pris part à l’événement, ainsi que plus de 1 800 lobbyistes issus du secteur des énergies fossiles.

 

 

 

 

💡Le saviez-vous ? Pour la première fois, la COP a mis en place un espace dédié aux plus jeunes. Des enfants ont ainsi pris le rôle de modérateurs et d’orateurs – et le plus jeune avait seulement 10 ans ! Cette initiative souligne l’importance d’intégrer les jeunes dans l’action climatique et de favoriser le dialogue entre les générations.

 

 

Les enjeux de la COP 29 : Les 4 informations clés

 

1.    Le financement de la transition énergétique.

 

Le financement de la transition énergétique était au cœur des débats à Bakou.

Après 2 semaines de négociations, deux objectifs majeurs ont alors été définis. 👇

 

  • Les pays développés s’engagent à verser 300 milliards de dollars par an d’ici à 2035 aux pays du Sud pour financer leur transition énergétique et les aider à faire face aux risques climatiques. Cet objectif pour le financement de l’action climatique, aussi appelé NCQG, était auparavant fixé à 100 milliards de dollars par an.

 

  • Il est également prévu de mobiliser 1 300 milliards de dollars par an pour l’action climatique, grâce à la contribution de sources publiques et privées.

 

Lors de la COP à Bakou, Simon Stiell, secrétaire exécutif de l’ONU a déclaré : « Ce nouvel objectif en matière de financement est une assurance pour l’humanité, dans un contexte d’aggravation des effets climatiques qui frappent tous les pays. Mais comme toute assurance, elle ne peut fonctionner que si les primes sont payées intégralement et à temps. »

Pour les pays en développement, qui souhaitent une aide de plus de 1000 milliards de dollars, cet accord a été qualifié d’« insulte ». Pour eux, ce financement est loin d’être suffisant pour faire face aux complexités de la crise climatique. De plus, plusieurs États ont exprimé des critiques concernant la nature de ces financements. Le fait qu’une partie soit accordée sous forme de prêts pourrait aggraver la crise de la dette des économies des pays du sud.

 

Notons aussi que certains pays, parmi les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre, ont choisi de ne pas rejoindre le groupe de contributeurs à la transition énergétique. C’est notamment le cas de la Chine, de Singapour, de la Corée du Sud et de certains pays du Golfe qui ont choisi une participation volontaire.

 

2.    La structuration du marché mondial du carbone

 

 

Autre avancée importante : l’achèvement de l’article 6 sur le marché mondial du carbone. Après presque une décennie de travail et de négociations, les pays se sont enfin mis d’accord sur le fonctionnement des échanges carbone entre pays, conformément aux Accords de Paris.

 

En résumé :

 

  • Les modalités d’autorisation et le fonctionnement des registres pour le suivi des échanges ont été clarifiés.

 

  • L’intégrité environnementale sera préservée grâce à des examens techniques transparents et réalisés en amont.

 

  • Le marché carbone sera aligné sur les recommandations scientifiques pour garantir son efficacité.

 

  • Les entreprises pourront avoir accès à ce marché, sous la supervision des Nations unies.

 

Cette structuration a pour objectif d’inciter à la réduction des émissions et d’encourager les investissements dans des projets respectueux du climat. Pour les pays en développement, c’est plutôt une bonne nouvelle puisqu’ils bénéficieront de nouveaux flux financiers.

 

 

3.    L’adaptation et la transparence climatique, la transparence climatique a aussi été un sujet important à Bakou.

 

 

Voici les points clés à retenir sur ce sujet. 👇

 

 

  • Les rapports de transparence : Seuls 13 pays ont déjà soumis leurs premiers rapports biennaux sur la transparence des données et progrès liés au climat, appelés BTR (biennial transparency reports). Tous les pays doivent le soumettre d’ici le 31 décembre 2024.

 

  • Les négociations sur la transparence : Des discussions ont été menées sur la création d’outils et de formations visant à aider les pays à mieux rendre compte de leurs actions climatiques.

 

  • Le soutien à REDD+ : Un financement de 3 millions de livres sterling a été engagé par le Royaume-Uni pour soutenir les activités REDD+ (réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts). Ainsi, ce soutien vise à renforcer la transparence dans la gestion des forêts et la lutte contre la déforestation. Néanmoins, soulignons que le sujet de la déforestation a été peu discuté cette année. Toutefois, elle sera au cœur des débats l’année prochaine, puisque la COP 30 se déroulera au Brésil, en plein contexte amazonien. D’ailleurs, le président a annoncé son ambition de faire de cette COP un véritable tournant !

 

La COP 29 a aussi mis l’accent sur l’importance d’accélérer l’adaptation au changement climatique, en soutenant notamment les pays les plus vulnérables et la participation des communautés locales et peuples autochtones. D’ailleurs, un programme de soutien dédié à la mise en œuvre des Plans Nationaux d’Adaptation (PNA) a été créé pour les pays les moins avancés (PMA).

 

Enfin, certains pays – comme la Nouvelle-Zélande, le Luxembourg ou encore l’Autriche – se sont engagés en faveur du Fonds pour les pertes et préjudices créé lors de la COP 28 à hauteur de 85 millions de dollars supplémentaires.

 

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4.    La sortie des énergies fossiles : Un sujet manquant de la COP 29

 

 

À Bakou, la question de la sortie des énergies fossiles n’a pas été abordée de manière explicite. Pourtant, ce sujet était au cœur des débats lors de la COP 28. Plusieurs raisons expliquent cette absence.

D’abord, le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, a clairement défendu les énergies fossiles, affirmant que « le pétrole et le gaz sont un cadeau de Dieu ». Ensuite, l’Arabie Saoudite a fait pression pour éviter toute mention claire de leur élimination avec des arguments comme la sécurité énergétique et l’accessibilité des solutions alternatives.

Par conséquent, le document officiel s’est contenté de parler des « combustibles de transition ». Une approche qui ne répond pas aux alertes des scientifiques du GIEC, qui insistent sur l’urgence de stopper les investissements dans ces énergies, responsables de plus de 75 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

 

 

La COP 29, surnommée la « COP finance » : Un bilan mitigé

 

 

En bref, des avancées importantes ont été réalisées lors de ce sommet, notamment sur le marché carbone, la transparence climatique et certains aspects du financement.

Néanmoins, l’accord global sur le financement est loin d’être à la hauteur des espérances des pays en développement. Comme l’a souligné Simon Stiell « aucun pays n’a obtenu tout ce qu’il voulait et le monde quitte Bakou avec une montagne de travail à accomplir. »

 

La COP 29 nous rappelle ainsi l’urgence de redoubler d’efforts pour relever les défis climatiques et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 ! 

 

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