Émission de CO2 par secteur : qui sont les plus émetteurs en France ?
Publié le
dans Tous les articles
Sommaire
L’industrie, l’agriculture, le bâtiment, le transport et le numérique contribuent au réchauffement climatique. Pour cause, leurs activités libèrent des gaz à effet de serre (GES) : dioxyde de carbone (CO2), méthane (CH4), protoxyde d’azote (N2O) et gaz fluorés.
Alors, quels sont les secteurs d’activités qui émettent le plus de CO2 en France ? Et pourquoi ?
Dans cet article, on analyse ensemble les facteurs responsables de ces émissions, et ce, pour chaque secteur. On vous partage même quelques chiffres clés.
L’objectif ici est de comprendre l’origine de ces émissions en vue de les réduire et ainsi de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique.
Le bilan global des émissions de CO₂ en France
En 2022, la France a émis 404 millions de tonnes équivalent CO₂ (Mt éq CO₂), marquant une réduction de 25 % par rapport à 1990. Cette diminution est principalement attribuée à la transition énergétique et aux efforts déployés pour adopter des pratiques plus durables. Cependant, pour atteindre l’objectif de réduction de 55 % d’ici 2030, une baisse annuelle d’environ 5 % serait nécessaire.
Comparativement à d’autres pays européens, la France se distingue par une intensité carbone plus faible, notamment grâce à sa production d’électricité majoritairement nucléaire. En 2019, l’intensité des émissions de gaz à effet de serre pour la production d’électricité était de 35 g CO₂/kWh en France, contre 275 g CO₂/kWh en Allemagne, où la filière charbon reste dominante.
Les émissions de CO₂ par secteur d’activité en France
L’industrie
Ce secteur regroupe plusieurs catégories : agroalimentaire, chimie, pétrochimie, textile, plasturgie, aéronautique, etc. En 2022, l’industrie représentait 18 % des émissions totales de gaz à effet de serre en France, soit 73 Mt éq CO₂. Les principales sources d’émissions incluent la combustion de combustibles fossiles, les procédés chimiques, la consommation d’énergie et les émissions fugitives.
L’agriculture
En 2022, l’agriculture était responsable de 19 % des émissions de gaz à effet de serre en France, totalisant 77 Mt éq CO₂. Les principales sources d’émissions sont la fermentation entérique des ruminants, l’utilisation d’engrais azotés et la décomposition des déchets agricoles.
Le bâtiment
Le secteur du bâtiment, incluant le résidentiel et le tertiaire, a contribué à hauteur de 16 % des émissions totales en 2022, soit 64 Mt éq CO₂. Les émissions proviennent principalement de la consommation d’énergie pour le chauffage, la climatisation et l’éclairage, souvent issus de sources non renouvelables.
Les transports
En 2022, les transports étaient responsables de 32 % des émissions de gaz à effet de serre en France, avec 131 Mt éq CO₂. Le transport routier représente la majeure partie de ces émissions, en raison de l’utilisation prédominante de véhicules fonctionnant aux combustibles fossiles.
Le numérique
Bien que représentant une part moins significative, le secteur numérique contribue également aux émissions de CO₂, notamment à travers la consommation d’énergie des centres de données, la production d’appareils électroniques et les infrastructures de télécommunications.
Les émissions de CO2 par secteur d’activité en France
L’industrie
Ce secteur regroupe lui-même plusieurs catégories d’industrie : l’agroalimentaire, l’industrie chimique et pétrochimique, le textile, la plasturgie, l’aéronautique, etc.
Toutes n’ont pas le même impact sur notre environnement.
Néanmoins, ce secteur reste l’un des plus émetteurs d’émission de gaz à effet de serre, en raison de plusieurs facteurs :
La combustion de combustibles fossiles : la combustion de charbon, de pétrole et de gaz naturel est l’une des principales raisons des émissions. En effet, ces combustibles sont utilisés pour alimenter les procédés industriels, les chaudières, les fours ou encore les générateurs d’électricité.
Les processus chimiques : certaines industries, telles que la chimie et la production de matériaux, utilisent des procédés très néfastes pour notre environnement.
L’utilisation d’énergie : les installations industrielles consomment de grandes quantités d’énergie pour faire fonctionner leurs équipements et leurs procédés. Bien souvent, cette énergie provient de sources non renouvelables. En effet, la majorité des industries sont encore bien trop dépendantes aux énergies fossiles.
Émissions fugitives : certaines industries produisent des émissions qui s’échappent lors des processus de production, du stockage et du transport de matières premières et de produits chimiques.
💡Le saviez-vous ? Les industries lourdes, comme la sidérurgie, la production d’aluminium et de ciment, ont tendance à être plus émettrices de CO2 en raison des exigences énergétiques élevées et des procédés spécifiques utilisés.
L’agriculture
En 2022, l’agriculture représente 20 % des émissions de gaz à effet de serre de la France et occupe ⅔ du territoire. L’agriculture intensive est principalement responsable de ce chiffre.
Pour cause :
Les émissions de méthane : l’élevage de bétail (vaches, moutons et chèvres) produit du méthane en raison de leur processus de digestion. Ce gaz est 28 fois plus contributeur au réchauffement climatique que le CO2.
La décomposition des déchets agricoles : les résidus de culture et le fumier génèrent aussi des émissions de GES, comme le méthane.
L’utilisation d’engrais azotés et de pesticides : L’utilisation de certains produits – qui servent à accélérer la croissance et à améliorer la qualité des récoltes – libèrent là aussi des GES.
La déforestation pour l’expansion des cultures et de l’élevage : la conversion de terres forestières en terres agricoles libère du carbone stocké dans la végétation et les sols, contribuant ainsi aux émissions de gaz à effet de serre. La déforestation représente environ 10 à 15 % des émissions mondiales de GES chaque année. 😧
L’utilisation d’énergie dans l’agriculture : l’utilisation des énergies fossiles dans les opérations agricoles (tracteurs, systèmes d’irrigation, transport des récoltes) contribue également aux émissions de dioxyde de carbone.
Bien que ce secteur contribue au réchauffement climatique il en subit aussi les conséquences : modification de la croissance des végétaux, diminution des précipitations, sécheresse, récoltes retardées, érosion des sols, mauvaise qualité de l’eau, etc.
Le bâtiment
En 2022, l’empreinte carbone du BTP représente 23 % des émissions de GES en France, et ce, pour plusieurs raisons :
La consommation d’énergie : le chauffage, la climatisation, l’éclairage et l’alimentation en électricité proviennent principalement d’énergies non renouvelables. De plus, certains bâtiments sont mal isolés, ce qui demande une consommation plus importante pour maintenir une température confortable.
L’utilisation d’énergie sur terrain : la construction et la fabrication des matériaux de construction (le béton en particulier) nécessitent une consommation d’énergie importante, notamment pour l’extraction, la transformation et le transport des matériaux de construction.
La gestion des déchets : une mauvaise gestion des déchets de construction et de démolition entraîne la libération de méthane provenant de la décomposition des déchets organiques.
L’utilisation de matériaux de construction : le ciment et l’acier ont une empreinte carbone élevée lors de leur production.
Les transports
En 2022, les transports sont à l’origine de 129 millions de tonnes de CO2eq (équivalent dioxyde de carbone).
Ce chiffre représente 30 % des émissions GES totales de la France, principalement issues de :
L’utilisation de combustibles fossiles : la grande majorité des véhicules utilisent des combustibles fossiles (essence et diesel) pour fonctionner. Lorsque ces carburants sont brûlés dans les moteurs, ils produisent du dioxyde de carbone (CO2). Le secteur du transport est également responsable des émissions d’autres gaz à effet de serre comme le méthane et l’oxyde nitreux.
L’augmentation des moyens de transport : l’accroissement de la population mondiale et le développement économique entraînent une augmentation du nombre de véhicules sur les routes, entraînant une augmentation des émissions.
Les émissions liées à la logistique : le transport de marchandises par camion, train, navire ou avion contribue aux émissions de gaz à effet de serre, et ce, tout au long de la chaîne d’approvisionnement.
Le numérique
En 2022, le numérique est responsable de 2,5 % du total des émissions de gaz à effet de serre en France.
Ce faible chiffre – comparé aux autres secteurs – explique pourquoi il n’est pas considéré comme un levier concernant la réduction des émissions carbone.
Néanmoins, il contribue au réchauffement climatique à travers :
La consommation d’énergie des centres de données : les centres de données consomment d’énormes quantités d’électricité pour stocker, traiter et distribuer les données, et ce 24h/ 24 et 7j/7.
La production d’appareils électroniques : la fabrication de smartphones, d’ordinateurs ou encore de tablettes nécessite des ressources naturelles non renouvelables, une importante consommation d’énergie et des processus industriels émetteurs de GES. De plus, la gestion des déchets électroniques en fin de vie pose également des défis environnementaux.
Les infrastructures de télécommunications : les réseaux de télécommunications (tours de transmission, commutateurs et câbles) nécessitent une consommation importante d’énergie pour fonctionner. De plus, les activités de maintenance et d’expansion de ces infrastructures contribuent aux émissions de GES.
Le transfert de données et streaming en ligne : les activités en ligne, le streaming et la navigation sur Internet demandent une transmission de données via des réseaux qui consomment aussi de l’énergie.
Quels leviers pour réduire les émissions de CO₂ par secteur ?
Industrie
Amélioration de l’efficacité énergétique : Optimiser les procédés de production pour consommer moins d’énergie.
Utilisation de sources d’énergie renouvelables : Remplacer les combustibles fossiles par des énergies propres.
Capture et stockage du carbone : Mettre en place des technologies pour capter le CO₂ avant qu’il ne soit émis dans l’atmosphère.
Agriculture
Pratiques agricoles durables : Adopter l’agroécologie et la rotation des cultures pour améliorer la santé des sols.
Réduction de l’utilisation d’engrais chimiques : Privilégier les engrais organiques et optimiser leur application.
Gestion améliorée du bétail : Modifier l’alimentation des ruminants pour réduire les émissions de méthane.
Bâtiment
Rénovation énergétique : Isoler les bâtiments pour diminuer les besoins en chauffage et en climatisation.
Utilisation de matériaux bas carbone : Privilégier des matériaux de construction moins émetteurs de CO₂.
Installation de systèmes énergétiques efficaces : Adopter des chaudières à haute efficacité ou des pompes à chaleur.
Transports
Développement des transports en commun : Encourager l’utilisation de modes de transport collectifs moins polluants.
Promotion de la mobilité douce : Favoriser la marche, le vélo et les autres modes de déplacement non motorisés.
Transition vers des véhicules électriques : Remplacer progressivement les véhicules thermiques par des modèles électriques.
Numérique
Optimisation des centres de données : Améliorer l’efficacité énergétique des infrastructures de stockage et de traitement des données.
Éco-conception des services numériques : Développer des applications et sites web moins gourmands en ressources.
Allongement de la durée de vie des équipements : Encourager la réparation et la réutilisation des appareils électroniques.
En mettant en œuvre ces leviers spécifiques à chaque secteur, la France peut poursuivre sa trajectoire de réduction des émissions de CO₂ et contribuer efficacement à la lutte contre le réchauffement climatique.
Diminuez vos émissions carbone avec Take[air] 🌱
Bien entendu, il existe des moyens pour décarboner son activité et ainsi lutter contre le réchauffement climatique.
Tout commence par le bilan carbone : un outil qui permet de quantifier les émissions de GES d’un individu, d’une activité, d’une entreprise, d’une organisation ou même un pays.
Ce bilan comptabilise toutes les émissions directes et indirectes de votre activité. L’objectif, par la suite, est de mettre en place des actions visant à diminuer votre empreinte carbone.
Effectuer ce bilan n’est pas une mince affaire. C’est pourquoi, chez take[air], nous vous accompagnons pas à pas dans votre démarche.
Vous renforcerez par la même occasion votre stratégie RSE !
Pour les intéressés, jetez un œil à notre site. 👀
Émission de CO2 par secteur : que retenir ?
L’industrie, l’agriculture, le BTP, le transport et le numérique contribuent largement aux émissions de gaz à effet de serre, en France, comme dans le monde.
Ces émissions sont principalement dues à l’utilisation de combustibles fossiles, à la production d’électricité à partir de sources non renouvelables, à l’exploitation intensive des terres agricoles et aux processus industriels.
Comprendre les raisons de ces émissions au sein de ces secteurs est essentiel pour identifier les opportunités de réduction et de transition vers des pratiques plus durables. ♻️
Manon Tenza
Ces autres articles pourraient aussi vous plaire
Découvrez d’autres articles rédigés par nos soins sur le même sujet.
CSRD : des allègements en vue dès 2025 !
Moins d’entreprises concernées, délais prolongés, normes sectorielles supprimées… La réforme CSRD pourrait bien tout changer. Quelles conséquences pour votre entreprise ? Et que faut-il anticiper dès maintenant ? Découvrez ce que la Directive Omnibus prévoit (et pourquoi ça vous concerne peut-être plus que jamais).
Vous voulez un label RSE, mais lequel choisir ? Charte, certification, norme… toutes ne se valent pas ! Découvrez les différences et trouvez celle qui correspond vraiment à votre entreprise. Découvrez dans cet article !
Et si réduire votre empreinte carbone au travail était plus simple que vous ne le pensez ? De la sensibilisation aux petits gestes concrets, découvrez comment passer à l’action efficacement (et sans contrainte) ! Lisez la suite !
Espaces & Volumes a intégré la solution take[air] à sa stratégie climat. Grâce à un Bilan Carbone® précis et un plan d'action sur mesure pour réduire ses émissions de GES.