Afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, les pays doivent s’engager à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, tout en préservant leurs ressources naturelles.
En effet, moins de dioxyde de carbone provenant des activités humaines permet une diminution des gaz responsables du réchauffement climatique. De plus, le maintien, voire le développement de la couverture forestière, signifie davantage de gaz à effet de serre absorbés.
Dans cet effort mondial pour atteindre la neutralité carbone, 3 pays se distinguent avec un Bilan carbone® négatif : le Bhoutan, le Suriname et le Panama.
Regardons de plus près les exploits environnementaux de ces trois pays.
Rappel : définition du carbone négatif
On parle de carbone négatif lorsqu’un pays, une organisation ou un territoire absorbe plus de dioxyde de carbone (CO₂) qu’il n’en émet. Autrement dit, son bilan carbone global est inférieur à zéro. Cela peut être rendu possible grâce à des puits de carbone naturels (comme les forêts, les océans, les zones humides) ou par le biais de technologies avancées de captation et de stockage du carbone.
Atteindre ce seuil signifie non seulement compenser l’intégralité de ses émissions, mais aussi contribuer activement à réduire la concentration globale de CO₂ dans l’atmosphère – un levier essentiel dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Le Bhoutan : un petit pays recouvert de forêt
Le Bhoutan est un tout petit pays, de la taille de la Suisse, niché dans l’est de la chaîne de l’Himalaya, où vivent 800 000 habitants.
Ce territoire est couvert de forêts à hauteur de 72 %. Celles-ci absorbent plus de carbone qu’il n’en est émis par sa population.
Résultat ? Le Bhoutan est l’un des rares pays à posséder un taux de rejet carbone négatif !
Pour vous donner quelques chiffres, en 2021, le pays a séquestré 9,4 millions de tonnes de carbone pour 3,8 millions de tonnes émises par sa population.
De plus, ce territoire est aussi célèbre pour sa riche biodiversité. Par exemple, en 2019, on comptait plus de 200 espèces de mammifères et 700 espèces d’oiseaux.
Et ce pays ne s’arrête pas là dans la protection de notre environnement.👇
- En effet, il a réduit sa dépendance aux combustibles fossiles puisqu’une grande partie de l’électricité du pays est issue de l’hydraulique. De plus, le pays exporte cette énergie vers des pays proches, notamment son voisin, l’Inde.
- Le gouvernement a réduit les taxes sur les voitures électriques afin de minimiser les importations de pétrole.
- Le pays aspire à devenir le premier État avec une agriculture entièrement biologique.
- Le gouvernement limite le nombre de touristes puisque le quota est fixé à 100 000 par an.
- Ces touristes doivent payer une taxe fixée à 200 $ par jour pour compenser leurs émissions carbone et ainsi contribuer à la protection de l’environnement.
- Une grande partie du programme scolaire des élèves est consacrée aux enjeux environnementaux.
- Le gouvernement responsabilise les communautés locales en mettant en place des systèmes de gestion communautaire des forêts.
- Enfin, depuis 1999, le plastique et le polystyrène sont interdits.
💡 Le saviez-vous ? Le Bhoutan est célèbre pour avoir remplacé le PIB (Produit National Brut) par le BNB (Bonheur National Brut) : un indice mesurant le bien-être quotidien de ses citoyens.
Le Panama : un pays qui se mobilise pour préserver sa biodiversité
Le Panama est un pays d’Amérique centrale qui, lui aussi, a réussi le pari du Bilan Carbone® négatif. Et ce, malgré une forte activité économique et touristique.
En effet, sa vaste couverture forestière permet d’absorber en grande quantité les émissions de gaz à effet de serre du pays. Environ 60 % de son territoire est recouvert par des forêts tropicales, soit environ 5 millions d’hectares !
De plus, le pays mobilise ses ressources pour préserver sa nature et biodiversité, tout en favorisant le développement de l’activité touristique bénéfique aux populations locales.
D’ailleurs, en collaboration avec l’OMT (Organisation mondiale du tourisme) et NOAH (Network of Ocean Ambassadors Headquarters), le Panama a établi un fonds dédié à la neutralité climatique du tourisme. L’objectif de ce fonds est de réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à l’activité touristique, en développant des pratiques durables.
Pour y parvenir, les politiques du pays sont centrés sur :
- Le développement des énergies renouvelables (panneaux photovoltaïques et énergie hydraulique pour l’électricité) ;
- La restauration de sa couverture forestière ;
- La réduction des déchets ;
- Et l’électrification des transports.
De plus, le Panama affirme pouvoir vendre 18 millions de tonnes de crédits de CO2 cette dernière année. Ces ventes servent à protéger leurs forêts, à restaurer les terres déboisées, à créer des emplois verts, à développer l’écotourisme et la recherche scientifique.
💡 Le saviez-vous ? L’île artificielle de Barro Colorado, (située au milieu du canal du Panama) est une réserve naturelle depuis 1923 visant à protéger et à étudier la biodiversité.
Le Suriname : un Bilan Carbone® négatif depuis 2014
Le Suriname est le plus petit pays d’Amérique du Sud, situé au nord du continent avec environ 600 000 habitants.
Avec 93 % de forêts, soit 15,2 millions d’hectares, le Suriname se distingue comme l’un des pays les plus boisés du monde. Depuis 2014, il affiche un Bilan Carbone® négatif, grâce à ses vastes étendues forestières qui agissent comme des puits de carbone, absorbant ainsi les émissions générées par l’activité économique du pays.
Et préserver ce bilan, le pays mise sur 4 domaines clés. 👇
- Les forêts : le Suriname s’engage à préserver la totalité du couvert forestier, mais demande un soutien international pour y parvenir. D’ailleurs, le taux de déforestation annuel est inférieur à 0,1 %. Et 3,5 % de la superficie totale du pays est sous la protection d’un système national de préservation des forêts et des zones humides.
- Les transports : le gouvernement a annoncé des plans visant à améliorer et à développer les transports publics, tout en contrôlant les émissions des véhicules.
- L’agriculture : responsable de 40 % des émissions du pays, le secteur agricole mise sur la gestion responsable des ressources en eau et en terre, ainsi que sur l’adoption de technologies durables et innovantes telles que la conversion de la biomasse en énergie.
- L’électricité : la nation d’Amérique du Sud s’est fixée comme objectif de maintenir la part de l’électricité produite à partir de sources renouvelables au-dessus de 35 % d’ici à 2030.
💡 Le saviez-vous ? Le Suriname, le Panama et le Bhoutan ont formé une alliance appelant au financement international, au commerce préférentiel, à la taxation du carbone et d’autres initiatives visant à encourager les nations à adopter une économie axée sur un bilan carbone négatif.
Comment se diriger vers un carbone négatif ?
Bien que le carbone négatif soit difficile à atteindre, plusieurs leviers d’action permettent de tendre vers cette ambition. Voici les principaux facteurs clés de succès à l’échelle des territoires, des entreprises et des citoyens.
L’importance des politiques environnementales locales
Les politiques publiques environnementales sont des catalyseurs puissants pour initier une dynamique de neutralité, voire de bilan carbone négatif. Elles peuvent impulser des transformations structurelles dans les territoires en soutenant des programmes à impact positif.
Par exemple :
- Des programmes de reforestation ou de plantation d’arbres, favorisent la séquestration naturelle du carbone.
- La gestion durable des ressources naturelles, comme les sols, les forêts ou l’eau, prévient leur appauvrissement et stimule leur rôle de puits de carbone.
- La réduction des déchets par le biais du tri, du compostage ou de la valorisation énergétique diminue les émissions de GES liées à la gestion des ordures.
Ces initiatives locales, bien coordonnées, peuvent s’additionner et produire un effet systémique positif sur les émissions d’un territoire.
L’innovation technologique
L’atteinte d’un carbone négatif ne repose pas uniquement sur la nature : l’innovation technologique joue aussi un rôle fondamental.
De nombreuses solutions technologiques émergent pour capter, stocker ou valoriser le CO₂, comme :
- La capture et stockage du carbone (CCS) dans les industries à fortes émissions ;
- Le biochar, issu de la pyrolyse de biomasse, qui séquestre du carbone dans les sols ;
- Les matériaux de construction bas carbone ou les bétons absorbants de CO₂ ;
- La valorisation du CO₂ dans des procédés industriels (ex. agroalimentaire, carburants synthétiques, etc.).
Ces innovations peuvent transformer des secteurs traditionnellement émetteurs en acteurs de la réduction carbone.
Le rôle des entreprises
Les entreprises locales ont également un rôle stratégique à jouer dans cette trajectoire vers le carbone négatif. En intégrant des pratiques durables dans leur fonctionnement, elles peuvent réduire significativement leur empreinte carbone et contribuer à une économie bas carbone.
Parmi les leviers concrets :
- Le développement des circuits courts, qui limitent les émissions liées au transport ;
- La mise en place de modèles d’économie circulaire, qui réduisent le gaspillage et allongent la durée de vie des ressources ;
- Des approvisionnements plus durables, basés sur des matières premières locales, responsables et à faible impact.
En transformant leurs chaînes de valeur et en s’engageant dans une démarche climat, les entreprises peuvent devenir de véritables actrices du changement.
Bilan Carbone® négatif : une coopération mondiale
Néanmoins, bien que la protection de l’environnement soit au cœur de la politique de ces 3 pays, ils sont bel et bien touchés par le réchauffement climatique : fonte des glaciers, augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, modification des précipitations, perte des récoltes, etc.
Ainsi, la lutte pour atteindre la neutralité carbone nécessite une coopération mondiale, où chaque nation doit jouer un rôle crucial dans la réduction des émissions de GES et l’adoption de pratiques durables.
Vous l’aurez compris, la solidarité et la coopération internationales sont essentielles pour surmonter les conséquences du changement climatique et créer un avenir plus durable pour la planète.
Et si vous souhaitez mesurer et diminuer vos émissions de GES au sein de votre structure et ainsi contribuer à l’objectif de réduction des émissions, il est essentiel d’effectuer un Bilan Carbone®.