Quel est le Bilan Carbone d’une voiture électrique ?
Face à cette réalité, la transition vers des modes de déplacement durables devient une nécessité. Ainsi, la voiture électrique s’impose puisqu’elle est plus écologique que son équivalent thermique. D’ailleurs, en 5 ans, les ventes ont été multipliées par 5.
Mais est-elle réellement un moyen de transport respectueux de l’environnement ?
Quel est le bilan carbone de la voiture électrique ?
Bien que son utilisation permette de réduire la pollution atmosphérique, sa fabrication a, elle, de lourds impacts environnementaux.
En effet, pour évaluer l’empreinte carbone d’une voiture électrique, il faut considérer l’intégralité de son cycle de vie (de sa fabrication à sa fin de vie), et pas seulement les émissions générées par kilomètre.
Dans cet article, on vous dit tout sur le bilan carbone d’une voiture électrique.
Bilan Carbone voiture électrique : une diminution de la pollution atmosphérique
Pour rappel, il existe 3 principaux types de motorisation. 👇
- Le moteur thermique qui génère de l’énergie mécanique en brûlant du carburant (essence, diesel, GPL ou biocarburants.)
- Le moteur électrique qui produit de l’énergie mécanique à partir d’une batterie.
- Les véhicules hybrides qui combinent à la fois un moteur thermique et électrique, rechargeables ou non rechargeables.
En moyenne, la voiture électrique émet environ 100 g de CO2e par kilomètre. Une voiture qui roule à l’essence rejette le double, soit 200 à 250 g de CO2e par kilomètre !
Par conséquent, l’utilisation d’un véhicule électrique permet de diminuer les émissions de GES lors de son utilisation et ainsi :
- d’améliorer la qualité de l’air en diminuant la pollution atmosphérique (particules fines et oxydes d’azote)
- et donc de préserver notre santé.
💡 En France, la pollution de l’air cause près de 50 000 morts par an. Dans le monde, ce chiffre s’élève à 4 millions. (source OMS)
Cycle de vie et empreinte carbone d’une voiture électrique
Malgré de faibles émissions lors de son utilisation, les voitures électriques sont loin d’être neutres en carbone.
On vous explique. 👇
En effet, pour connaître réellement leur impact carbone, il faut prendre en compte tout leur cycle de vie, soit :
- l’extraction et le traitement des matières premières (lithium, cobalt, nickel, manganèse, etc. pour la batterie) ;
- la fabrication de la voiture et de sa batterie ;
- son utilisation ;
- l’électricité utilisée pour recharger la batterie (charbon, nucléaire ou énergies renouvelables) ;
- la fin de vie (recyclage de certains matériaux, de la batterie, etc.)
Les deux premières étapes sont les plus polluantes. Elles peuvent représenter jusqu’à 75 % de son empreinte carbone. D’après l’ADEME, la fabrication d’une voiture électrique émettrait 50 % de plus qu’une thermique !
Ainsi, avant même le premier kilomètre, un véhicule électrique possède une empreinte carbone considérable.
De plus, d’autres facteurs sont à prendre en compte, notamment ;
- La taille de la batterie : les véhicules lourds, comme les SUV, ont une empreinte carbone plus importante. En effet, si la capacité de la batterie est supérieure à 60 kWh, l’intérêt environnemental n’est pas garanti.
- L’électricité utilisée : en France, on utilise l’électricité décarbonée. Mais de nombreux pays, comme l’Allemagne, utilisent le charbon qui, lors de sa combustion, libère du dioxyde de carbone (CO2). Par exemple, en Allemagne, la moyenne d’émission de CO2 par kwh est d’environ 600 g, tandis qu’en France, elle est seulement de 90 g par kWh.
- Les comportements des conducteurs : la pratique de l’écoconduite permet de réduire les émissions de GES. En revanche, l’utilisation de la climatisation et du chauffage entraînent une augmentation des émissions.
- La distance parcourue par la voiture : celle-ci doit parcourir entre 30 et 40 000 km pour compenser son empreinte carbone.
💡 Le saviez-vous ? Pratiquer l’écoconduite permet d’économiser jusqu’à 20 % de carburant.
La fabrication des voitures électriques : quelles conséquences ?
Pour fabriquer les batteries des voitures électriques, il faut extraire et traiter les matières premières (des métaux rares.) Ces pratiques ont de lourdes conséquences pour notre environnement. D’autant plus qu’il faut 6 fois plus de minéraux pour fabriquer une batterie électrique que thermique.
Qui plus est, les extractions minières se déroulent dans des pays en développement qui, souvent, ne tiennent pas compte des conditions sanitaires et environnementales. Par exemple, les usines qui traitent le nickel sont alimentées au charbon, entraînant une pollution des eaux et de l’air.
Par conséquent, on assiste à :
- Un appauvrissement de la biodiversité : destruction des écosystèmes naturels en raison des rejets polluants et de la déforestation.
- Un épuisement des ressources : le lithium, le nickel, le manganèse et le cobalt pourraient manquer d’ici à 2050.
- Des problèmes de santé des populations locales : les conditions de travail dangereuses et la pollution ont des effets néfastes sur la santé des travailleurs et des habitants.
L’Europe est aussi confrontée à une forte dépendance envers les mines d’extraction chinoises pour son approvisionnement en terres rares : des minéraux essentiels à la fabrication de diverses technologies, y compris les composants des véhicules électriques. Cette situation souligne la vulnérabilité de la chaîne d’approvisionnement européenne.
Bilan Carbone voiture électrique : comment le réduire ?
Des solutions existent pour réduire l’empreinte carbone d’une voiture électrique, comme :
- améliorer l’efficacité des batteries pour augmenter la densité énergétique et prolonger leur durée de vie ;
- recharger les batteries avec des énergies renouvelables et utiliser des matériaux durables pour leur fabrication ;
- relocaliser la production des batteries en France ;
- alimenter les usines de fabrication avec de l’énergie verte ;
- investir dans la recherche et le développement afin d’accélérer la transition énergétique ;
- mettre en place des politiques fiscales qui favorisent l’achat de véhicules électriques ;
- recycler les matériaux des véhicules électriques à la fin du cycle de vie.
Qu’en est-il aujourd’hui ? 🧐
- Depuis juin 2022, le Parlement européen a voté l’interdiction de la vente de véhicules neufs à moteur diesel, essence ou hybride d’ici à 2035.
- Les ménages les plus modestes peuvent recevoir une prime à la conversion dédiée à l’achat d’une voiture électrique (sous certains critères.)
- Selon un accord trouvé en décembre 2022, les batteries des véhicules électriques devront inclure 16 % de cobalt recyclé et 6 % de lithium et de nickel recyclés à partir de 2031.
- Les industriels devront aussi recycler au moins 70 % du poids des batteries avant 2031.
Aujourd’hui, en raison de la récence des voitures électriques, le réemploi des batteries est encore difficile. Seules les différentes pièces sont recyclées, mais cela pourrait grandement évoluer cette prochaine décennie.
Grâce à la transition énergétique et à l’amélioration des processus de production, on pourrait réduire de 20 à 25 % l’empreinte carbone d’un véhicule électrique d’ici à 2030.
Voiture hybride VS voiture électrique : laquelle choisir ?
Aujourd’hui, il existe :
- Les voitures hybrides non rechargeables : celles-ci utilisent le moteur thermique pour se recharger. L’autonomie est de seulement quelques kilomètres.
- Les voitures hybrides rechargeables : elles peuvent être rechargées sur une prise domestique ou une borne. L’autonomie est alors plus importante.
La voiture hybride présente des lacunes qui la rendent incompatible avec les objectifs de neutralité carbone.
En effet, le moteur électrique est peu utilisé par les conducteurs. De plus, celui-ci est peu performant par rapport aux moteurs des véhicules thermiques.
Enfin, la présence du moteur thermique et de la batterie augmente la masse de la voiture, donc sa consommation.
Pour vous donner des chiffres, le véhicule hybride rechargeable permet un grain carbone de 15 à 20 %, contre 60-70% pour la voiture électrique.
Quel moyen de transport choisir pour diminuer ses émissions ?
Pour des trajets courts et fréquents, la voiture électrique est recommandée puisque son autonomie est d’environ 300 km.
En revanche, pour les longs trajets, préférez le train.
Aussi, privilégiez les véhicules légers et fabriqués durablement, car les émissions de GES peuvent doubler selon le modèle ! D’ailleurs, l’ADEME vous propose un comparatif pour vous aider à choisir un véhicule écologique.
Privilégiez le plus souvent possible la mobilité douce : transport en commun, vélo, marche, etc.
C’est le meilleur moyen pour contribuer à la préservation de notre environnement. 😉
💡 Pour connaître l’impact carbone de votre activité, réalisez votre Bilan Carbone. Vous pourrez ainsi mettre en place des actions durables et réduire votre impact environnemental. Rendez-vous sur notre site. 🤝
Bilan Carbone voiture électrique : en bref ?
En conclusion, on peut dire que, sur tout le cycle de vie, la voiture électrique l’emporte par rapport à celle thermique !
Néanmoins, bien que ce soit une avancée positive envers la préservation de notre environnement, il faut savoir qu’un véhicule électrique n’est pas neutre en carbone, notamment en raison de sa fabrication et de celle de sa batterie.
Pour accéder la transition écologique et atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, il est essentiel de repenser nos déplacements quotidiens et de privilégier les transports doux, comme la marche, le vélo et les transports en commun. 🌱