Dans la pratique, le véritable défi ne réside pas seulement dans le calcul des émissions, mais dans la capacité à collecter et organiser les données nécessaires.
Entre les consommations d’énergie, les achats, les déplacements ou encore la gestion des déchets, les informations sont souvent éparpillées dans différents services et formats. Cette dispersion complique la fiabilité des résultats et alourdit la charge de travail.
La centralisation des données devient alors une étape clé : elle simplifie la collecte, renforce la précision du Bilan Carbone® et permet d’en faire un véritable outil de pilotage pour la stratégie climat.
Les données à collecter : activité, achats, énergie, transport, etc.
Pour établir un bilan carbone complet, il faut réunir des données d’activité variées. En pratique, cela inclut notamment :
🔹 Données énergétiques : consommations d’électricité (kWh), de gaz, de fioul.
🔹 Données de transports : kilomètres parcourus par les véhicules de l’entreprise, déplacements professionnels et transports de marchandises, ainsi que les trajets domicile-travail des salariés.
🔹 Données d’achats : quantité de biens et services achetés (matières premières, fournitures, équipements, etc.).
🔹 Données sur les déchets : poids des déchets produits, etc.
Tous ces éléments constituent des flux physiques qu’il faudra convertir en émissions de CO₂ équivalent à l’aide de facteurs d’émission. Idéalement, il faut privilégier des données directes mesurées par l’organisation. À défaut, des estimations ou valeurs moyennes issues de la comptabilité pourront être utilisées en complément.
Difficultés courantes dans la collecte des données
La collecte des données GES s’avère souvent laborieuse dans les organisations.
D’une part, les informations nécessaires sont éparpillées entre différents services (comptabilité, production, RH, etc.) et systèmes, ce qui impose de réunir des données très variées à la fiabilité inégale.
D’autre part, beaucoup se reposent encore sur des tableurs Excel et des échanges par e-mail pour consolider ces chiffres. Avec le temps, ces fichiers maison deviennent de véritables usines à gaz et multiplient les risques d’erreurs et les aller-retours chronophages.
Par ailleurs, la collecte des données du scope 3 (les émissions indirectes) constitue un défi majeur. La majeure partie de l’empreinte carbone d’une entreprise provient souvent de sa chaîne d’approvisionnement, ce qui implique de solliciter potentiellement des dizaines voire des centaines de fournisseurs pour obtenir les données nécessaires. Récupérer chaque année toutes ces informations est une tâche titanesque, et les chiffres transmis peuvent s’avérer incomplets ou hétérogènes sans un minimum de cadrage.
Conseils pour centraliser toutes vos données
S’équiper d’outils numériques adaptés
Il est vivement recommandé de s’appuyer sur un outil de suivi carbone pour centraliser vos données. Des plateformes en ligne dédiées (par exemple l’outil TakeAir) peuvent automatiser la collecte auprès des collaborateurs et réunir toutes les informations sur une interface unique.
Ce type de solution centralise les données et facilite leur exploitation (calcul automatique des émissions, édition de rapports, etc.), tout en améliorant la traçabilité et en réduisant le risque d’erreurs de saisie.
En tant que responsable RSE, on attend de vous à la fois des reportings conformes et une trajectoire climat ambitieuse.
Mais entre les données dispersées, une réglementation exigeante, un manque de temps et de ressources, la tâche peut vite devenir chronophage et complexe.
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Définir une gouvernance de la donnée carbone
La centralisation réussie passe aussi par l’organisation humaine. Désignez un pilote du projet (par exemple un responsable RSE) qui coordonnera la collecte et disposera d’une vision d’ensemble sur l’avancement. Constituez une équipe transverse avec des référents dans chaque service clé : chacun saura quelles données fournir et dans quels délais.
Cette organisation claire évite la dilution des responsabilités et garantit que chaque information aura un « propriétaire » identifié.
Impliquer les parties prenantes internes et externes
Pour réussir, il est crucial d’embarquer l’ensemble des parties prenantes dans la démarche.
En interne, sensibilisez vos collaborateurs aux enjeux climat de l’entreprise et expliquez-leur l’intérêt du projet. Un salarié bien informé des objectifs sera généralement plus disposé à fournir des données précises. Vous pouvez aussi mettre en place des questionnaires annuels pour recueillir aisément certaines informations (par exemple les modes de déplacement domicile-travail des employés).
Côté fournisseurs, communiquez clairement vos attentes et incitez-les à transmettre régulièrement les données nécessaires (par exemple, l’empreinte carbone de vos principaux achats). Intégrez ces exigences dans vos contrats ou utilisez des outils collaboratifs pour faciliter l’échange de données. Impliquer activement vos partenaires améliore la précision du bilan carbone et renforce la transparence mutuelle.
Automatiser la collecte des données
Un autre levier clé est d’automatiser au maximum la remontée des données. D’une année sur l’autre, les données à recueillir restent sensiblement les mêmes (volumes d’achats, énergie consommée, distances parcourues, déchets produits, etc.).
Il est donc judicieux de mettre en place des processus récurrents pour les collecter. Concrètement, mettez en place des inventaires réguliers (par exemple un relevé mensuel des consommations d’énergie, des déplacements professionnels et du fret) afin de disposer de données prêtes à l’emploi en fin d’année.
De plus, paramétrez vos systèmes existants (ERP, outils de gestion) pour extraire directement les indicateurs requis (par exemple, le poids total des matières achetées par fournisseur et les kilomètres parcourus pour les acheminer). Ces automatisations font gagner un temps considérable et fiabilisent la collecte.
Conclusion : des données centralisées pour un climat maîtrisé
Centraliser les données de votre Bilan Carbone apporte de multiples bénéfices.
D’une part, cela fait gagner un temps considérable en évitant les recherches décousues et les multiples relances : le temps économisé peut être consacré à l’analyse et à l’action. D’autre part, la fiabilité des résultats s’en trouve renforcée : des données cohérentes et tracées permettent de calculer l’empreinte carbone avec précision et de suivre de près l’évolution des émissions dans le temps.
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