Un Bilan Carbone®, c’est une démarche structurée et stratégique qui permet à une organisation (entreprise ou collectivité) de comprendre, réduire et piloter ses émissions de gaz à effet de serre (GES) dans la durée.
La méthode Bilan Carbone®, développée par l’ADEME puis portée par l’Association Bilan Carbone (ABC), va bien au-delà de la simple mesure :
✔️ elle sensibilise les équipes,
✔️ elle mobilise les parties prenantes,
✔️ elle identifie les postes les plus émetteurs,
✔️ elle débouche sur un plan d’action concret,
✔️ et elle permet de définir une trajectoire de décarbonation alignée sur les objectifs climatiques.
Oui, le Bilan Carbone® inclut un plan d’action
Le Bilan Carbone® ne se limite pas à une simple photographie de vos émissions. Il comprend bien un plan d’action associé, avec des pistes de réduction concrètes, hiérarchisées selon les postes les plus émetteurs.
Mais en pratique, mettre en œuvre ce plan est un vrai défi : manque de temps, de méthode, de ressources… Beaucoup d’organisations s’arrêtent à la mesure, faute d’accompagnement. Résultat : aucun changement réel sur le terrain.
Analyser les postes les plus émetteurs
Dès que votre Bilan Carbone® est terminé, prenez un moment pour vraiment plonger dans les résultats. C’est là que les choses deviennent concrètes.
Quels sont les postes qui pèsent le plus dans vos émissions ? Chez certains, ce sera les déplacements (trajets domicile-travail, missions, transport de marchandises). Pour d’autres, ce sera la consommation d’énergie (bâtiments, production), ou encore les achats, les services externes, ou même le numérique souvent sous-estimé.
Chaque structure a son profil carbone. L’idée, ici, c’est d’identifier les zones à fort impact. Pourquoi ? Parce que ce sont ces postes qui offrent les meilleurs leviers de réduction. C’est là que chaque action comptera le plus.
Hiérarchiser les actions à entreprendre
Une fois vos principaux postes émetteurs repérés, il est temps de passer à l’action. Mais pas dans tous les sens il est important de prioriser.
Commencez par les actions qui peuvent avoir un impact important, sans demander trop de moyens ou de temps : les fameux quick wins. Ils permettent de lancer une dynamique positive.
Puis, construisez un plan plus structuré, avec des changements plus profonds à moyen et long terme. Exemple concret : réduire une consommation d’énergie excessive, c’est souvent gagnant-gagnant à la fois pour la planète et pour vos finances.
L’idéal est de lister toutes les idées d’actions, puis de les évaluer avec quelques critères simples : impact carbone attendu, coût, faisabilité. Ce tri vous permettra de concentrer vos efforts là où ça vaut vraiment le coup.
Exemples d’actions concrètes par grand poste d’émissions :
🔸 Mobilité : encourager le covoiturage, les transports en commun ou le vélo pour les trajets domicile-travail, développer le télétravail et la visioconférence pour limiter les déplacements pro, éviter l’avion quand le train est possible, et renouveler la flotte avec des véhicules plus sobres (hybrides, électriques).
🔸 Énergie : améliorer l’isolation, optimiser le chauffage et la clim, installer des LED et des détecteurs de présence, utiliser des énergies renouvelables, et adopter les bons réflexes (baisser le chauffage d’un degré, éteindre les appareils inutilisés…).
🔸 Achats/déchets : privilégier les fournisseurs locaux, choisir des produits éco-conçus, réduire les déchets à la source, recycler ce qui peut l’être, et donner une seconde vie aux invendus (don, compostage…).
🔸 Numérique : prolonger la durée de vie des équipements informatiques (ou passer au reconditionné), nettoyer régulièrement les données stockées, optimiser les usages (éviter la HD en visio quand ce n’est pas nécessaire, limiter l’envoi de lourdes pièces jointes…).
Définir une trajectoire bas carbone
Définir une trajectoire bas carbone, c’est se donner une direction claire. En d’autres mots, fixer des objectifs chiffrés à atteindre, et construire un plan pour y parvenir.
Par exemple : viser −20 % d’émissions en 5 ans, puis tendre vers la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Mais attention : les objectifs doivent être réalistes et progressifs. Il s’agit de faire les choses sérieusement, sans tomber dans le greenwashing.
Pensez votre plan d’action en plusieurs étapes :
✔️ des actions immédiates,
✔️ des améliorations à moyen terme,
✔️des projets de transformation sur 5 à 10 ans.
Mobiliser les équipes
Pas de transition réussie sans mobilisation collective. Ça veut dire : impliquer tout le monde direction, salarié·es, élu·es, citoyens… Chacun a un rôle à jouer.
Partagez les résultats du Bilan avec vos équipes. Donnez-leur de la visibilité sur ce qui va être fait, pourquoi, et comment. Faites preuve de transparence.
Une entreprise peut proposer des ateliers participatifs, former ses salarié·es, ou lancer des défis internes. Une collectivité, elle, pourra impliquer les habitants via des consultations, des rencontres ou des événements locaux.
Bref, faites vivre votre plan climat avec celles et ceux qui le feront exister au quotidien.
Intégrer le climat dans la stratégie globale
Pour que vos efforts carbone aient un vrai impact sur la durée, ils doivent s’inscrire dans votre stratégie globale. Il ne s’agit pas de traiter la question du climat à part, dans un coin du tableau Excel. Il faut intégrer l’enjeu carbone dans toutes les grandes décisions : investissements, choix des fournisseurs, conception de produits, logistique…
Et pour ça, le soutien des dirigeant·es est capital. Ils doivent porter cette ambition, y croire, et y consacrer des ressources.
Considérez la décarbonation comme une opportunité :
🔹 d’innover,
🔹 de faire des économies,
🔹 d’améliorer votre image,
🔹 et de répondre aux attentes croissantes des client·es, partenaires et financeurs.
Assurer le suivi et s’adapter en continu
Un plan d’actions efficace, c’est un plan qui vit et évolue.
Pour cela, vous devez suivre vos résultats. Mettez en place quelques indicateurs clés, un tableau de bord simple, mis à jour régulièrement. Cela vous permettra de voir ce qui fonctionne, ce qui bloque, et d’ajuster le tir.
Certaines actions devront être renforcées, d’autres repensées. Et tous les deux ou trois ans, pensez à refaire un Bilan Carbone® pour mesurer vos progrès, affiner vos priorités et relancer la dynamique.
On entre alors dans un cycle vertueux : mesurer, agir, vérifier, ajuster. Encore, et encore.
Conclusion
La mise en place d’un Bilan Carbone®, ce n’est pas une ligne d’arrivée. C’est une porte d’entrée vers l’action. Il vous donne une vision claire, une base de travail, un plan d’action.
Mais c’est à vous de la faire vivre : en passant à l’action, en mobilisant vos équipes, en intégrant le climat à chaque décision.
Et la bonne nouvelle, c’est qu’il existe des solutions à toutes les échelles : du geste individuel aux projets structurants.
Chacun peut contribuer. Et chaque avancée, même modeste, compte.
Alors… on commence quand ?
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En tant que responsable RSE, vous savez combien la transition entre le Bilan Carbone® et la mise en œuvre est délicate. Pour vous aider, nous avons conçu un guide complet pour structurer un plan climat efficace, crédible et aligné avec les référentiels de place.
Ce guide vous propose :
🔹 Les grandes étapes de structuration d’un plan climat
🔹Les erreurs les plus fréquentes à éviter
🔹 Des exemples concrets issus d’entreprises industrielles
🔹 Les outils et référentiels pour piloter efficacement votre trajectoire
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