Comment renouveler efficacement votre Bilan Carbone® en conformité avec les dernières normes ?

Sommaire

Le contexte réglementaire et climatique évolue rapidement, poussant les entreprises à mesurer et réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Renouveler son Bilan Carbone – c’est-à-dire mettre à jour l’inventaire de ses émissions – est devenu un impératif autant légal que stratégique. Que vous soyez une PME ou un grand groupe, il est crucial de comprendre comment réaliser ce bilan dans les règles de l’art, en conformité avec les normes les plus récentes, pour contribuer à la transition bas-carbone tout en renforçant la résilience de votre entreprise.

Qu’est-ce que le Bilan carbone® ? Bref rappel

 

Un Bilan Carbone est un inventaire quantifié des émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par les activités d’une organisation sur une période donnée (généralement un an).
À quoi sert-il ? C’est d’abord un outil de diagnostic indispensable pour prendre conscience des postes d’émissions majeurs de l’entreprise et de sa vulnérabilité énergétique et climatique​. En établissant son profil d’émissions, l’organisation peut ensuite définir un plan de transition pour les réduire efficacement à long terme​.

Le bilan carbone devient ainsi la première étape de toute stratégie de décarbonation, préalable à un plan d’actions climat crédible. Il permet en outre de répondre aux attentes croissantes des parties prenantes (clients, investisseurs, autorités) en matière de transparence environnementale.
Mais alors quelles sont les étapes à respecter pour renouveler son Bilan Carbone ?

Les étapes clés pour renouveler votre Bilan Carbone

 

Renouveler un Bilan Carbone ne se résume pas à recalculer quelques chiffres : il s’agit d’un processus structuré, mobilisant différentes parties de l’entreprise, afin d’obtenir des résultats fiables et exploitables dans le temps. Voici les étapes concrètes à suivre pour mettre à jour efficacement votre inventaire d’émissions de GES.

 

1. Planification et définition du périmètre

 

 

Définissez le périmètre de votre bilan avant de collecter les données. Cette étape de cadrage comprend trois dimensions :

 

  • Périmètre organisationnel : identifier clairement quelles entités juridiques, sites et installations de votre entreprise seront couverts​ : s’agit-il d’un bilan au niveau d’une filiale, d’un site unique, ou du groupe entier consolidé ?
    Idéalement, alignez ce périmètre sur celui de vos rapports financiers consolidés. Attention à bien lister toutes les activités contrôlées par l’entreprise (y compris, par exemple, une flotte de véhicules détenue, ou une installation à l’étranger si elle fait partie du même groupe).
  • Périmètre temporel : déterminez l’année de référence ou la période couverte par le bilan. Classiquement, on prend l’année civile précédente (ex : bilan 2024 couvrant les émissions du 1/1/2024 au 31/12/2024)​.
  • Un bilan carbone se renouvelle généralement chaque année ou tous les 2-4 ans selon les obligations, mais il est recommandé d’au moins suivre annuellement quelques indicateurs clés pour ne pas perdre le fil. Assurez-vous que la période choisie est représentative de l’activité normale (évitez par exemple une année atypique sans le signaler).
  • Périmètre opérationnel (scopes) : c’est la portée des émissions de GES que vous allez inclure. Ici, appuyez-vous sur la définition des Scopes 1, 2, 3. Pour un renouvellement de bilan carbone, le périmètre opérationnel doit être cohérent avec le précédent si on veut comparer les évolutions. Cependant, avec les nouvelles normes, il est fréquent d’élargir le périmètre par rapport au bilan initial (par ex. intégrer de nouvelles catégories de scope 3 qui n’avaient pas été traitées). Documentez bien toute modification de périmètre d’une année sur l’autre. À noter que depuis 2023, pour les grandes entreprises françaises, le périmètre minimal légal inclut obligatoirement les scopes 1+2+3 significatifs.
    Pour les autres, il est vivement conseillé d’inclure autant que possible le scope 3, quitte à améliorer la précision progressivement.

 

2. Collecte des données d’activité

 

 

C’est l’étape la plus opérationnelle et souvent la plus longue : recueillir toutes les données nécessaires au calcul des émissions. Il s’agit de rassembler, pour chaque catégorie d’émission identifiée dans le périmètre, l’information d’activité correspondante. Par exemple : les kWh d’électricité consommés sur l’année (pour le scope 2), les litres de fioul ou m³ de gaz naturel brûlés (scope 1 combustion fixe), etc.

 

💡Conseils pour la collecte :

 

S’appuyer sur les sources internes existantes : service comptabilité (factures d’énergie, notes de frais, achats par catégories…), service RH (déplacements professionnels, navettes salariés…), service exploitation/maintenance (relevés de compteurs, volumes de production…), etc.
Impliquer les collaborateurs via des questionnaires : Certaines données, notamment liées aux comportements des employés, ne sont pas centralisées. Il peut être pertinent de réaliser un questionnaire interne.

Contacter les principaux fournisseurs : Le gros du scope 3 provient souvent des achats de biens et services. Idéalement, il faut obtenir les données carbone de vos fournisseurs (par ex. l’empreinte carbone de tel composant que vous leur achetez, ou leurs propres émissions si vous voulez les allouer). Il convient de prioriser les fournisseurs critiques (ceux représentant les plus gros volumes d’achat ou ayant un impact fort).

Ne pas oublier le numérique et les actifs immobiles : Les émissions liées au numérique (services cloud, data centers, équipements informatiques) et celles des immobilisations (construction des bâtiments, machines) sont souvent méconnues. Pensez à collecter, auprès de votre équipe IT, des données comme : nombre de serveurs utilisés, volume de données stockées, ou consommation électrique de vos équipements. Ces informations peuvent être croisées avec des facteurs d’émission (ex : kg CO₂e par kWh consommé au data center, etc.).

 

En résumé, la collecte de données doit être exhaustive sur le périmètre choisi. Pour un renouvellement, profitez-en pour améliorer la qualité des données par rapport au précédent bilan : plus de données réelles et moins d’estimations. Documentez vos sources et hypothèses, car cela sera indispensable en cas d’audit ou pour expliquer les variations d’une année sur l’autre.

 

 

3. Choix des outils et calcul des émissions

 

 

Une fois les données d’activité rassemblées, il faut les convertir en émissions de GES. Cela se fait via des facteurs d’émission (FE) appropriés. Par exemple, 1 kWh d’électricité consommée en France métropolitaine correspond en moyenne à ~0,05 kg CO₂e (selon le mix électrique), 1 litre de diesel brûlé ~2,6 kg CO₂e, etc. Ces facteurs sont disponibles dans des bases publiques (la Base Carbone de l’ADEME est la référence en France). Il est crucial d’utiliser des facteurs à jour et cohérents avec le périmètre (nationaux vs internationaux, facteurs spécifiques si disponibles).

 

💡Conseil : Pour faciliter le calcul, vous pouvez utiliser des tableurs et des outils internes. Si le volume de données est gérable, un tableur Excel bien structuré peut suffire, surtout pour un premier bilan. C’est l’approche “artisanale” qu’adoptent beaucoup de petites structures.Cette solution a l’avantage d’un coût nul, mais devient vite lourde si le nombre de données explose, et présente des risques d’erreurs manuelles.

 

Une fois l’outil choisi, procédez au calcul des émissions pour chaque poste (donnée d’activité × facteur d’émission). Agrégez les résultats par scope, par grande catégorie (énergie, déplacements, achats, déchets, etc.) et en total global.

Enfin, analysez vos résultats : identifiez les grands contributeurs. Par exemple, « tel poste d’achat représente 30% du total des émissions », « le numérique compte pour 26% », etc. Ce sont ces éléments qui orienteront la suite (plan d’actions). Comparez avec votre bilan précédent : les émissions ont-elles augmenté ou diminué ? Si oui, est-ce dû à une évolution réelle de l’activité ou à une modification du périmètre/données ? Documentez ces variations.

 

 

4. Établissement du plan d’action climat

 

 

Réaliser un bilan carbone n’a de sens que si l’on s’en sert pour agir. D’ailleurs, la loi française exige d’accompagner le BEGES d’un plan de transition décrivant les mesures envisagées pour réduire les émissions. Une fois votre bilan mis à jour, prenez le temps de bâtir (ou actualiser) un plan d’actions climat : liste des actions de réduction (ou d’évitement) des émissions, avec priorités, objectifs chiffrés et échéances.
Quelques orientations :

 

  • Hiérarchiser par impact : ciblez en priorité les postes les plus émetteurs identifiés par le bilan (par ex. si vos achats de matières premières dominent vos émissions, concentrez-vous sur l’écoconception, le changement de fournisseurs ou la réduction des quantités achetées). Une analyse de contribution aide à voir où chaque action peut agir sur le total.
  • Intégrer le court, moyen et long terme : certaines réductions peuvent être rapides (ex : optimiser la logistique pour éviter des transports à vide, verdir son électricité en souscrivant à une offre renouvelable), d’autres prendront plus de temps (changer un process industriel, nouer des partenariats d’économie circulaire, etc.). Élaborer un plan qui couvre des mesures immédiates et des trajectoires jusqu’à 2030 voire 2050.
  • Impliquer l’ensemble de l’écosystème : cela signifie travailler non seulement en interne, mais aussi avec vos fournisseurs (fournitures plus durables, accords de réduction d’empreinte) et vos clients (par exemple, encourager des usages plus sobres de vos produits). Un plan de transition efficace couvre toute la chaîne de valeur.
  • Le plan d’action doit être précis et budgété : quelles ressources allouées, qui pilote chaque action, quel calendrier. Publiez-en les grandes lignes en toute transparence (dans votre rapport RSE, DPEF/CSRD ou sur votre site) pour engager vos parties prenantes et répondre aux exigences de communication.

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5. Suivi, pilotage et amélioration continue

 

 

Renouveler votre bilan carbone signifie s’inscrire dans un processus itératif d’amélioration. Après la mise à jour et le lancement du plan de réduction, assurez un suivi régulier :
Mettez en place des indicateurs de performance carbone suivis trimestriellement ou annuellement (par ex. évolution des émissions Scope 1+2, taux de réalisation des actions, etc.).

Comparez chaque nouveau bilan aux précédents pour évaluer l’efficacité des mesures prises. Cela permet de corriger le tir si nécessaire ou de renforcer certaines initiatives.

Restez à l’affût des mises à jour méthodologiques : facteurs d’émission révisés, nouvelles catégories à prendre en compte (ex : les émissions évitées ou les émissions financées, si pertinentes). Adaptez votre approche en conséquence.

Impliquez durablement les équipes internes : via des formations, des défis carbone, des remontées d’idées du terrain. L’appropriation par les collaborateurs est un gage de succès sur le long terme.

 

 

Pour conclure

 

 

Renouveler votre Bilan Carbone, c’est bien plus que cocher une case réglementaire : c’est engager votre entreprise sur la voie d’une performance durable, en phase avec les dernières normes et les attentes de la société.

Chaque entreprise, quelle que soit sa taille, peut y trouver son compte : réduction de coûts énergétiques, meilleure maîtrise des risques (règlementaires ou réputationnels), innovation dans les offres, cohésion interne autour d’un projet fédérateur, etc. À l’horizon 2030, il est probable que ne pas réaliser son bilan carbone ne sera plus une option pour la plupart des organisations – autant s’y mettre dès maintenant de manière méthodique et pédagogique.

En renouvelant régulièrement votre Bilan Carbone® et en le mettant en conformité avec les normes les plus récentes, vous faites d’une pierre deux coups : vous assurez la conformité légale de votre entreprise et vous l’équipez d’un tableau de bord climat indispensable pour naviguer dans la transition écologique en cours. Il ne vous reste plus qu’à passer à l’action – et à faire de ce bilan un point de départ vers une entreprise plus sobre en carbone et plus durable !

 

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