Les 7 erreurs les plus fréquentes dans la collecte des données carbone

Sommaire

Dans le contexte de la transition vers une économie bas carbone, réaliser un bilan carbone fiable est devenu incontournable pour les entreprises, collectivités et associations.

Mesurer ses émissions de gaz à effet de serre (GES) permet de cibler les actions de réduction et de suivre les progrès dans le temps. Cependant, même avec les meilleures intentions, il est courant de commettre des erreurs lors de la collecte des données d’empreinte carbone, ce qui peut fausser le diagnostic et réduire l’efficacité des efforts de décarbonation. Identifier ces pièges et savoir les éviter est essentiel pour obtenir des données robustes et crédibles sur lesquelles fonder sa stratégie climat. Voyons ensemble les 7 erreurs les plus fréquentes (à éviter) dans la collecte de données carbone.

 

1. Un périmètre mal défini au départ

 

Ne pas clarifier dès le début le périmètre du bilan carbone est une erreur fréquente. Cela peut concerner l’étendue des activités incluses (sites, filiales, projets), la période analysée, ou encore les types d’émissions considérés (directes, indirectes…). Sans cadrage précis, la collecte se fait de manière improvisée et incohérente.
Par exemple, oublier d’inclure certains services ou installations peut entraîner une sous-estimation significative de l’empreinte carbone réelle.

 

♦️ Pourquoi c’est un problème :un périmètre flou rend le bilan carbone peu comparable d’une année sur l’autre et peut omettre des sources d’émissions importantes.

 

♦️ Comment l’éviter :définir clairement l’objectif et les limites du bilan avant de démarrer. Il est recommandé de décider en amont quelles entités et postes d’émission seront couverts, en s’alignant au besoin sur des référentiels reconnus.

 

Un cadrage rigoureux dès le départ garantit que la collecte des données sera complète et adaptée à votre organisation.

 

2. Collecte de données incomplète et cloisonnée

 

Une autre erreur courante est de limiter la collecte à un petit périmètre organisationnel (par exemple uniquement le service RSE) sans impliquer les autres départements ou partenaires clés. Ce cloisonnement aboutit à des données incomplètes, car chaque service détient une partie du puzzle.

 

🔹 Pourquoi c’est un problème :certaines informations cruciales risquent de ne jamais remonter (achats, logistique, déplacements, etc.), créant des lacunes dans l’inventaire carbone.

Une collecte parcellaire sous-estime l’empreinte réelle et peut faire passer à côté d’opportunités de réduction d’émissions.

 

🔹 Comment l’éviter :adopter une démarche collaborative. Identifiez dès le début tous les acteurs internes qui possèdent des données d’activité (services généraux, production, achats, ressources humaines pour les déplacements, etc.) et associez-les à la démarche.

Désignez des référents carbone dans chaque service pour centraliser les informations. En externe, sollicitez également vos fournisseurs pour obtenir des données sur vos approvisionnements ou transports.

 

Cette mobilisation élargie garantit une collecte exhaustive et partagée de l’information, et donc un bilan carbone beaucoup plus représentatif de la réalité de vos activités.

 

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3. Omettre les émissions indirectes (Scope 3)

 

Beaucoup d’organisations concentrent leurs mesures sur les émissions directes (ex : combustion sur site) et indirectes liées à l’énergie achetée (électricité), mais négligent les autres émissions indirectes liées à la chaîne de valeur, appelées Scope 3. Ce Scope 3 inclut par exemple les émissions de vos fournisseurs, le transport de vos marchandises, les déplacements de vos employés ou encore l’utilisation des produits vendus.

 

🔶 Pourquoi c’est un problème : dans de nombreux secteurs, ces émissions cachées du Scope 3 représentent la majorité de l’empreinte carbone souvent entre 70 % et 90 % des émissions totales d’une entreprise. Les ignorer revient à sous-estimer gravement son impact et donc à définir des plans de réduction insuffisants.

 

🔶 Comment l’éviter : intégrer progressivement le Scope 3 dans votre collecte de données. Si tout couvrir d’emblée est complexe, commencez par cartographier vos principales sources d’émissions indirectes (matières premières, transport aval, déchets, etc.) et collectez des données approximatives pour une première estimation. Vous pourrez affiner ces données au fil du temps. L’important est de ne rien laisser de côté dès le plan de collecte initial, quitte à utiliser des estimations raisonnées au début.

 

Impliquer vos partenaires (fournisseurs, prestataires) est également crucial pour récupérer des données plus précises sur ces postes externes.

 

4. Utiliser des données imprécises ou obsolètes

 

La qualité des données d’entrée est déterminante pour un bilan carbone fiable. S’appuyer sur des moyennes génériques ou des facteurs d’émission dépassés est une erreur classique qui réduit la fiabilité des résultats.

 

Pourquoi c’est un problème :des données obsolètes peuvent donner une image faussée de vos émissions actuelles. Si vous utilisez encore l’ancienne valeur pour calculer vos émissions, vous surestimerez vos émissions liées à l’électricité de près de 10%. À l’inverse, utiliser des facteurs trop optimistes peut vous faire sous-estimer votre impact.

 

Comment l’éviter :toujours rechercher la donnée la plus spécifique et à jour. Utilisez les facteurs d’émission actualisés provenant de bases de données reconnues. Préférez des données propres à votre activité lorsque c’est possible plutôt que des moyennes sectorielles.

 

Par exemple, utilisez vos relevés de consommation réels au lieu de moyennes nationales, ou des données de votre flotte de véhicules plutôt que des distances estimées. Enfin, documentez bien l’origine et la date des données collectées afin de pouvoir les mettre à jour facilement les années suivantes.

 

5. Ne pas vérifier ni valider les données collectées

 

Sous la pression du calendrier, on pourrait être tenté de compiler les données et de lancer directement les calculs d’empreinte carbone. C’est une erreur de faire l’impasse sur la vérification et la validation des données brutes.

 

🔹 Pourquoi c’est un problème :sans contrôle qualité, des erreurs peuvent passer inaperçues par exemple un nombre mal saisi (un zéro en trop dans une quantité de carburant) ou un double comptage de la même émission par deux services différents. De telles anomalies faussent le bilan carbone final, parfois dans des proportions importantes.

 

🔹 Comment l’éviter : instaurer un processus de relecture et de contrôle qualité des données d’activité avant calcul. Il est conseillé de croiser les informations avec d’autres sources : comparer par exemple la facture annuelle d’énergie avec la somme des consommations remontées par chaque site, ou confronter le nombre de kilomètres déclarés avec les notes de frais ou les ordres de mission.

 

Identifiez les écarts inhabituels (ex : une année où la consommation de gaz double sans raison apparente) et investiguez-les. Si possible, faites relire les données par un autre membre de l’équipe ou un intervenant externe pour un œil neuf. Enfin, conservez la traçabilité des données (qui a fourni quoi, à quelle date) afin de pouvoir remonter à la source en cas de doute. Une validation rigoureuse permet de fiabiliser le Bilan carbone® en éliminant les erreurs grossières et les incohérences.

 

6. S’appuyer uniquement sur des outils inadaptés (ex : tableurs)

 

Utiliser Excel ou Google Sheets pour collecter et consolider les données carbone est courant, en particulier au début. Si ces outils familiers peuvent convenir à petite échelle, ils montrent vite leurs limites.

 

♦️ Pourquoi c’est un problème : la saisie manuelle dans des tableurs est chronophage et propice aux erreurs (copier-coller, formules cassées, versions multiples du fichier…). Plus votre organisation est complexe (plusieurs sites, produits, pays), plus le fichier Excel devient lourd et ingérable. Un tableur n’offre ni automatisation fiable, ni suivi collaboratif efficace : il est facile de perdre la maîtrise des données entre les multiples contributions et mises à jour.

 

♦️ Comment l’éviter : envisagez des outils spécialisés ou des solutions de collecte collaborative pour gagner en efficacité et en fiabilité. Il existe désormais des plateformes dédiées à la comptabilité carbone qui intègrent des bases de données de facteurs d’émission à jour, des contrôles d’erreurs, et la possibilité de tracer et d’auditer chaque donnée. Pour une petite structure, si le tableur reste de mise, on peut malgré tout sécuriser le processus : définir une structure de fichier claire, limiter le nombre de personnes qui l’éditent, utiliser des listes déroulantes pour éviter les fautes de frappe, et sauvegarder régulièrement les versions.

L’important est de reconnaître que plus la collecte grandit, plus un outil inadapté risque de pénaliser la qualité du bilan (difficulté à centraliser les données, travail supplémentaire, risque d’erreurs accrues).

 

7. Manquer de formation et de sensibilisation en interne

 

Enfin, négliger la formation des personnes impliquées dans la collecte de données carbone est une erreur souvent sous-estimée. Un bilan carbone mobilise de nombreux acteurs : sans explication ni sensibilisation, ils peuvent percevoir la collecte de données comme une tâche de plus, sans en comprendre l’importance.

 

🔹 Pourquoi c’est un problème : un manque de compréhension conduit à des oublis ou à des saisies approximatives. Au contraire, lorsqu’on saisit les enjeux, on a tendance à être plus rigoureux dans la remontée des informations. Une meilleure compréhension des fondamentaux climat et de la méthode de calcul renforce la fiabilité des données collectées et motive chacun à contribuer.

 

🔹 Comment l’éviter :accompagner la démarche de moments de sensibilisation. Expliquez le pourquoi du bilan carbone, ce que seront les résultats et comment ils serviront à orienter l’action de l’organisation. Formez les collaborateurs aux bases de la mesure carbone (périmètre, types d’émissions, unités utilisées, etc.) afin qu’ils parlent un langage commun. Cela peut passer par des ateliers ludiques (par ex. la Fresque du Climat) ou des sessions plus techniques selon le public.

 

N’hésitez pas à documenter clairement les consignes de collecte pour chaque donnée demandée (quelle unité, quelle source, sur quelle période…). En incluant vos équipes dans la démarche et en développant leurs compétences, vous évitez bien des erreurs et vous ancrez la culture de la transition bas carbone au sein de votre organisation.

 

Conclusion

 

Collecter des données carbone de qualité est un exercice exigeant, mais indispensable pour piloter efficacement sa stratégie climatique.

En évitant ces erreurs courantes du périmètre mal posé jusqu’au manque de formation on améliore considérablement la fiabilité du bilan GES et donc la pertinence des actions de réduction à mener.

Il est normal que la première collecte ne soit pas parfaite : l’important est d’instaurer une amélioration continue.

 

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