Bilan Carbone® Agricole : Causes, conséquences et solutions

Selon L’ADEME, le secteur de l’agriculture est responsable de près de 20 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales (GES).

L’utilisation d’engrais, l’élevage intensif et la déforestation liée à l’expansion des terres cultivables en sont les principales causes.

Face à cette réalité, il est urgent de diminuer les émissions de GES de ce secteur afin de contribuer à l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050.

Mais alors, comment y parvenir ? Quels sont les postes émetteurs ? Et quelles sont leurs conséquences du réchauffement climatique pour l’agriculture ?

Ne bougez pas, dans cet article, on explore en détail le Bilan Carbone® de l’agriculture.

 

Bilan Carbone® agriculture : Causes et chiffres clés

 

Un cinquième des émissions de GES mondiales sont émises par le secteur de l’agriculture, principalement en raison de la libération de méthane (CH4), de protoxyde d’azote (N2O) et de dioxyde de carbone (CO2).

 

 

 

 

Pour vous donner plus de précisions, près de la moitié de ces émissions, soit 48 %, viennent de l’élevage.

En effet, les processus de rumination des bêtes (comme les vaches laitières) génèrent du méthane (CH4) : un gaz à effet de serre dont la force de réchauffement est environ 21 fois supérieure à celle du dioxyde de carbone.

Par exemple, sur une année, une seule vache produit environ 90 kg de méthane, ce qui équivaut à près de 1 890 kg de CO2 en termes d’impact climatique.

Ensuite, environ 41 % des émissions agricoles proviennent des cultures, principalement à cause de l’utilisation d’engrais azotés. Ces derniers émettent du protoxyde d’azote : un gaz à effet de serre dont la puissance est, elle, 300 fois supérieure à celle du dioxyde de carbone.

Enfin, environ 11 % des émissions du secteur agricole sont dues à l’utilisation de machines qui émettent du dioxyde de carbone (CO2) lors de leur fonctionnement.

 

Les conséquences du réchauffement climatique pour l’agriculture

 

Bien que ce secteur contribue au réchauffement climatique, il en subit aussi les conséquences.

En effet, les émissions de gaz à effet de serre entraînent :

  • Des variations des précipitations : les longues périodes de sécheresse ou de fortes pluies affectent le développement des cultures et la disponibilité en eau pour l’irrigation ;
  • Une augmentation des températures : les vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses altèrent le rendement des cultures et créent un environnement propice à la multiplication des ravageurs et des maladies ;
  • Des risques accrus de catastrophes naturelles : les événements météorologiques extrêmes (tempêtes, inondations ou ouragans) endommagent les cultures ainsi que les infrastructures agricoles ;
  • Un appauvrissement des sols : l’érosion accrue due aux conditions météorologiques extrêmes et la perte de matière organique peuvent appauvrir les sols, réduisant leur fertilité et leur capacité à soutenir la croissance des cultures.

 

 

 

Par ailleurs, la conversion des forêts en terres cultivables a aussi des répercussions environnementales significatives, comme :

 

  • La destruction des habitats naturels et donc une diminution de la diversité biologique ;
  • La libération de grandes quantités de dioxyde de carbone stocké dans la biomasse et le sol. En effet, lorsque les arbres sont coupés ou brûlés, le CO2 qu’ils stockaient est relâché ;
  • La perte de la capacité des terres à absorber le carbone.

 

L’agriculture est également responsable de nombreux autres impacts environnementaux néfastes pour notre santé et pour la biodiversité.

Par exemple, l’utilisation d’engrais entraîne la pollution des eaux. Tandis que l’élevage intensif génère une pollution atmosphérique. De plus, ces perturbations dans les productions agricoles affectent la disponibilité et l’accessibilité des aliments. Cela peut entraîner des pénuries et des problèmes de sécurité alimentaire pour certaines populations.

 

Comment diminuer l’empreinte carbone de l’agriculture ? Nos 6 solutions

 

Pour réduire l’empreinte carbone de ce secteur, une exploitation agricole doit obligatoirement diminuer ses émissions de GES et augmenter sa capacité à stocker le carbone.

Regardons tout ça plus en détail.

 

 

1. Effectuer un Bilan Carbone®

 

Tout d’abord, pour réduire ses émissions de GES, il est essentiel de les mesurer en effectuant un Bilan Carbone®

Celui-ci permet de calculer les émissions directes et indirectes de l’exploitation.

On parle là des scopes 1, 2 et 3. 👇

 

  • Le scope 1 regroupe les émissions de GES provenant de l’activité agricole, comme les émissions issues de la biomasse, des machines agricoles, de la fermentation entérique des animaux (le méthane) ;
  • Le scope 2 inclut les émissions indirectes liées à la consommation d’électricité ou d’énergie achetée par l’exploitation pour les cultures, les processus de stockage, etc ;
  • Le scope 3, quant à lui, rassemble les émissions indirectes liées à l’exploitation, mais qui ne peuvent être contrôlées par les agriculteurs, comme celles générées par la production et la distribution des intrants agricoles (engrais, pesticides, etc.), les transports des produits agricoles, les émissions liées à la déforestation pour l’expansion des terres agricoles, etc.

 

Ces émissions sont ensuite exprimées en dioxyde de carbone équivalent (CO₂e) : un indice qui mesure l’impact climatique d’une quantité donnée de gaz à effet de serre sur une période définie, en le comparant au dioxyde de carbone.

Après avoir analysé les résultats du Bilan Carbone® et identifié les postes émetteurs de GES, les agriculteurs doivent mettre en place un plan d’action pour réduire leurs émissions.

 

💡 Chez take[air], on vous accompagne pour réaliser votre Bilan Carbone® et son plan d’action associé. Vous pourrez profiter de notre plateforme de management (conforme à la méthodologie Bilan Carbone® de l’ADEME) et d’un accompagnement sur mesure par nos Carbon Killer. L’essentiel pour réduire vos émissions. 🌱

 

2. Développer l’agriculture durable

 

L’agriculture durable repose sur système de pratiques agricoles qui visent à répondre aux besoins actuels en matière de production alimentaire, tout en préservant les ressources naturelles, la biodiversité et en garantissant la durabilité à long terme.

Concrètement, celle-ci repose sur un système circulaire où les ressources utilisées ont le temps de se régénérer. ♻️

 

 

 

Pour mettre en place une agriculture durable, des mesures peuvent être prises, telles que :

 

  • Réduire l’agriculture intensive en développant divers écosystèmes pour restaurer la fertilité des sols ;
  • Promouvoir l’agriculture biologique qui interdit l’utilisation d’intrants de synthèse et répond à des normes strictes françaises ;
  • Améliorer la gestion des ressources en eau en utilisant, par exemple, l’eau de pluie. D’ailleurs, sachez que l’agriculture consomme près de la moitié de l’eau potable en France et 70 % au niveau mondial ;
  • Privilégier l’utilisation d’engrais organiques (fumier, compost, résidus végétaux ou animaux, déchets alimentaires, boues d’épuration, etc.) ;
  • Miser sur la séquestration carbone en plantant des arbres et des haies ;
  • Préserver la biodiversité en favorisant la coexistence d’une variété de plantations et en créant des habitats pour la faune ;
  • Utiliser des machines agricoles économes en énergie afin de réduire les émissions de GES liées à leurs utilisations.

 

3. Choisir les énergies renouvelables

 

L’utilisation des combustibles fossiles (pétrole, charbon et gaz naturel) est une des principales sources du réchauffement climatique.

Ainsi, pour réduire l’empreinte carbone de l’agriculture, les agriculteurs doivent se tourner vers les énergies renouvelables, telles que :

 

  • Les éoliennes : celles-ci fournissent de l’électricité grâce à la force du vent. Il est donc judicieux de les installer sur les exploitations agricoles pour répondre aux besoins énergétiques de celles-ci.
  • La biomasse agricole : les résidus des cultures, les déchets agricoles et les déjections animales, peuvent être transformés en biogaz grâce à la méthanisation (un processus biologique de décomposition de matières organiques composé de méthane et de dioxyde de carbone). Le biogaz peut ensuite produire de l’électricité, de la chaleur et même du carburant.
  • Le solaire : les panneaux photovoltaïques peuvent être installés sur les toits des bâtiments agricoles ou sur les terres non utilisées pour capter l’énergie solaire et la transformer en électricité. Celle-ci peut ensuite alimenter les équipements, les systèmes d’irrigation, de ventilation et de refroidissement ainsi que fournir de l’électricité à toute l’exploitation.

 

Choisir les énergies renouvelables permet aussi de réduire les coûts énergétiques. De plus, cela véhicule une image positive de l’exploitation et permet de montrer ses engagements envers la responsabilité écologique.

 

 

 

 

4. Suivre la Politique Agricole Commune (PAC)

 

La Politique Agricole Commune (PAC) est un ensemble de règles et de subventions mis en place par l’Union européenne pour accompagner les agriculteurs et le développement de leurs exploitations, et ce, dans l’ensemble de l’UE.

Aujourd’hui, la PAC promeut une agriculture durable et soutient les agriculteurs dans leur transition écologique à faibles émissions de carbone.

 

Ses principaux objectifs sont alors :

 

  • la lute contre le changement climatique en diminuant les émissions de GES de ce secteur ;
  • la préservation des ressources naturelles, notamment la protection des sols, la reforestation ainsi que la qualité et la quantité de l’eau ;
  • le maintien et le renfort de la biodiversité en protégeant les habitats naturels.

 

 

 

Pour répondre à ces objectifs, la PAC offre des financements et des subventions visant à aider les agriculteurs à adopter des pratiques agricoles plus durables : le développement de l’agriculture biologique, la réduction de pesticides et d’engrais chimiques ou encore l’utilisation de techniques durables concernant la gestion des sols.

Elle accompagne aussi les agriculteurs face aux difficultés causées par les changements climatiques en partageant des conseils sur les nouvelles méthodes de production, notamment sur les technologies durables. D’ailleurs, la PAC soutient également la recherche et le développement de pratiques agricoles respectueuses de notre planète.

Bien que l’adhésion à la PAC ne soit pas une obligation absolue, elle demeure un pilier de soutien essentiel pour de nombreux agriculteurs à travers l’Europe. 🤝

 

5. Sensibiliser les agriculteurs, les consommateurs et autres parties prenantes

 

Afin de parvenir aux objectifs de neutralité carbone d’ici 2050, la sensibilisation a toute son importance. Elle permet d’informer et de conscientiser les agriculteurs, les consommateurs, les décideurs politiques et les autres parties prenantes concernant les enjeux écologiques et climatiques ainsi que sur les solutions possibles pour y faire face.

Cela implique :

  • de développer des programmes éducatifs et de formation pour les agriculteurs axés sur les pratiques durables et les technologies respectueuses de l’environnement.
  • d’organisation des campagnes de sensibilisation pour les consommateurs ;
  • de collaborer avec les établissements scolaires afin d’intégrer des modules sur l’agriculture et son impact environnemental ;
  • d’établir des partenariats entre les organisations gouvernementales, les ONG environnementales et les acteurs de la filière agricole pour une sensibilisation à grande échelle ;
  • d’utiliser les médias et le numérique pour diffuser des informations sur l’agriculture et les initiatives respectueuses de l’environnement.

Plusieurs acteurs interviennent dans cette sensibilisation : l’État, les organisations non-gouvernementales, les institutions de recherche, les coopératives agricoles et même les agriculteurs eux-mêmes.

 

Bilan Carbone® agriculture : En bref

 

Pour résumer, l’agriculture est responsable d’environ 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Les pratiques agricoles, telles que l’élevage intensif, l’utilisation d’engrais et la gestion des terres, contribuent largement à ces émissions.

La transition vers une agriculture plus durable est essentielle pour contribuer à la lutte contre le changement climatique.

Ainsi, pour y parvenir, il est essentiel de :

 

  • effectuer le Bilan Carbone® d’une exploitation afin de mesurer ses émissions de GES et de mettre en place un plan d’action ;
  • développer des pratiques agricoles durables, préservant les ressources naturelles et la biodiversité ;
  • choisir les énergies renouvelables au sein des exploitations agricoles ;
  • suivre les directives de la Politique Agricole Commune pour les agriculteurs ;
  • sensibiliser de manière collective les agriculteurs, consommateurs et autres parties prenantes aux enjeux environnementaux.

 

 

Et pour réaliser votre Bilan Carbone® et devenir une entreprise engagée, contactez-nous. 💚

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