10 indicateurs RSE incontournables à suivre en 2026

Sommaire

La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) occupe une place grandissante dans les stratégies des organisations, et pour cause : toutes les parties prenantes (clients, collaborateurs, investisseurs, collectivités…) attendent des engagements concrets de la part des entreprises. Mettre en œuvre des initiatives RSE, c’est bien, mesurer leur performance dans le temps, c’est mieux. On ne peut améliorer que ce qu’on mesure : suivre des indicateurs clés (KPI) RSE permet de piloter ses actions, d’éviter le greenwashing et de rendre compte avec transparence des progrès accomplis. Cela crée également de la valeur à long terme en réduisant certains coûts (énergie, déchets, turnover), en renforçant la fidélité des talents et en différenciant l’entreprise sur son marché.
En 2026, le suivi de quelques indicateurs incontournables apparaît d’autant plus crucial que les exigences réglementaires montent en puissance. La nouvelle directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) impose progressivement un reporting extra-financier standardisé à plus de 50 000 entreprises en Europe.

Dans ce contexte, voici dix indicateurs RSE essentiels à équilibrer entre les trois piliers : Environnement, Social et Gouvernance, que toute entreprise, qu’il s’agisse d’une PME, d’un grand groupe, d’une collectivité ou d’une startup, gagnera à suivre de près en 2026. Pour chacun, nous expliquerons son intérêt et donnerons des exemples concrets d’utilisation.

 

 

1. Empreinte carbone (Émissions de GES)

 

 

L’empreinte carbone est sans doute l’indicateur RSE environnemental numéro un à surveiller. Il s’agit de mesurer les émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par l’entreprise, généralement exprimées en tonnes équivalent CO₂ par an. Cela inclut les émissions directes (Scope 1, par exemple la combustion de carburant sur site), les émissions indirectes liées à l’énergie achetée (Scope 2, par exemple l’électricité consommée) et les autres émissions indirectes tout au long de la chaîne de valeur (Scope 3 : achats, déplacements professionnels, usage des produits, déchets, etc.). En quantifiant ces émissions, l’entreprise peut identifier ses principales sources de pollution climatique et définir des objectifs de réduction.

Par exemple, on peut se fixer un objectif SMART tel que « Réduire de 10 % les émissions de GES liées aux déplacements professionnels d’ici 2026 », l’indicateur suivi étant alors le volume d’émissions annuelles de CO₂ correspondant. De nombreuses réglementations poussent d’ailleurs à mesurer et publier cet indicateur : la CSRD exigera un reporting détaillé des émissions carbone, et même les investisseurs via la SFDR considèrent cet indicateur comme central.

Pourquoi c’est incontournable ? Parce que la lutte contre le changement climatique impose aux organisations de viser la neutralité carbone à horizon 2050. Suivre son empreinte carbone en 2026 permet de piloter efficacement sa trajectoire de décarbonation, de réaliser des économies d’énergie et de répondre aux attentes croissantes en matière de responsabilité climatique.

 

 

2. Consommation d’énergie (et part d’énergies renouvelables)

 

 

Étroitement lié au carbone, l’indicateur de consommation d’énergie mesure la quantité d’énergie utilisée par l’organisation (en kWh, MWh, etc.) sur une période donnée. Réduire sa consommation énergétique améliore non seulement l’empreinte environnementale, mais également la performance économique en diminuant les dépenses d’électricité, de gaz ou de carburant. En 2026, avec la hausse des prix de l’énergie et les objectifs de transition énergétique, suivre cet indicateur est plus que jamais pertinent. On surveillera aussi la part d’énergies renouvelables dans le mix énergétique de l’entreprise (pourcentage de l’électricité ou de la chaleur provenant de sources renouvelables). Un bon indicateur combiné pourrait être le pourcentage d’énergie verte utilisée. Par exemple, une PME pourrait viser « 30 % d’économies d’énergie en trois ans » ou « 50 % d’électricité renouvelable d’ici 2026 », et suivre régulièrement sa consommation pour voir l’avancement.

Exemple concret : une collectivité locale peut installer des LED et optimiser le chauffage de ses bâtiments, ce qui lui permet de réduire sa consommation électrique annuelle et d’augmenter la part d’énergie verte via l’installation de panneaux solaires. En suivant ces données chaque trimestre, elle constate une baisse progressive des kWh consommés et des émissions associées.

 

3. Consommation d’eau

 

 

L’usage de l’eau est un indicateur environnemental parfois négligé, mais crucial dans de nombreux secteurs (agroalimentaire, textile, chimie, collectivités…). Il se mesure en volume d’eau prélevée ou consommée (en m³ par an). En 2026, les enjeux de stress hydrique et de sécheresse rendent important le suivi de cet indicateur afin d’optimiser la gestion de cette ressource vitale. L’entreprise peut surveiller sa consommation d’eau par unité de production ou par employé, et mettre en place des actions de réduction (recyclage des eaux de procédé, installation de systèmes économes, récupération des eaux de pluie, etc.). Par exemple, une usine pourrait constater qu’elle consomme 100 000 m³ d’eau par an et se fixer un plan pour réduire de 15 % cette consommation en modernisant son circuit de refroidissement.

Exemple concret : une entreprise agroalimentaire identifie la gestion durable de l’eau comme un enjeu prioritaire et investit dans un système de recyclage de l’eau de rinçage, économisant des milliers de mètres cubes chaque année. Le suivi de l’indicateur « consommation d’eau » lui permet de vérifier l’efficacité de ces mesures et de communiquer sur la préservation de la ressource en eau auprès de ses parties prenantes.

 

 

4. Gestion des déchets et taux de recyclage

 

 

La quantité de déchets générés et surtout le taux de recyclage font partie des indicateurs RSE environnementaux clés, notamment dans une optique d’économie circulaire. Il s’agit de mesurer la proportion de déchets que l’entreprise parvient à recycler ou à réutiliser, par rapport au volume total de déchets produits. Par exemple, on peut exprimer le taux de recyclage en pourcentage (déchets recyclés ÷ déchets totaux). Un autre volet est la réduction des déchets dangereux ou non recyclables, qu’on cherchera à minimiser. En suivant régulièrement ces données, l’entreprise peut identifier des gisements d’amélioration : meilleure gestion des matières premières pour générer moins de chutes, tri plus efficace, partenariats pour la valorisation des déchets (compostage, recyclage matière, etc.).

 

 

5. Diversité et inclusion (parité femmes-hommes, égalité des chances)

 

 

Dans le pilier social, la diversité au sein des effectifs est un indicateur phare de l’engagement RSE. Il peut s’exprimer par le taux de parité femmes-hommes (par exemple le pourcentage de femmes aux postes à responsabilité), mais aussi englober l’intégration d’autres dimensions de la diversité : inclusion des personnes en situation de handicap, représentation des minorités, équilibre intergénérationnel, etc. Suivre la part de femmes dans l’encadrement ou l’écart de rémunération entre les sexes permet de mesurer les progrès en matière d’égalité professionnelle. De nombreuses entreprises ont d’ailleurs des obligations de publication à ce sujet (en France, l’index égalité professionnelle femmes-hommes doit être calculé chaque année).

Pourquoi c’est important ? Une équipe diverse est souvent synonyme de richesse de points de vue et d’innovation, et reflète mieux la société. En 2026, afficher des indicateurs de parité en amélioration est un signal positif pour la marque employeur comme pour l’image auprès du public.

 

 

6. Satisfaction et engagement des employés

 

 

Le bien-être au travail de ses collaborateurs est un enjeu social majeur pour toute organisation. Pour le piloter, on peut utiliser des indicateurs de satisfaction et d’engagement du personnel. Concrètement, beaucoup d’entreprises réalisent des enquêtes internes régulières pour évaluer le climat social (questions sur la satisfaction, les conditions de travail, le niveau de motivation, etc.), ce qui permet de définir un taux de satisfaction des collaborateurs ou un score d’engagement. Un autre indicateur révélateur est le taux de turnover (rotation du personnel) sur l’année, ainsi que le taux d’absentéisme : un turnover élevé ou un absentéisme important peuvent traduire un désengagement ou des difficultés organisationnelles. En suivant ces indices, la direction peut prendre des mesures ciblées (amélioration de la qualité de vie au travail, politique de télétravail, augmentations, plan de formation…) et mesurer ensuite l’effet de ces actions.

Exemple concret : une entreprise constate via son enquête annuelle que seulement 60 % des employés se déclarent satisfaits de l’équilibre vie pro/vie perso. Elle met en place un horaire flexible et du télétravail partiel ; l’année suivante, le taux de satisfaction grimpe à 80 % et le taux de turnover diminue significativement. Mesurer et publier de tels indicateurs en 2026 témoigne de l’engagement de l’entreprise envers ses salariés, ce qui renforce la fidélisation des talents et l’attractivité de l’employeur.

 

 

7. Santé et sécurité au travail

 

 

Assurer la sécurité de ses employés et préserver leur santé physique et mentale est une responsabilité essentielle de l’entreprise, et un autre volet du pilier social. Les secteurs industriels suivent déjà de longue date des indicateurs comme le taux d’accidents du travail (nombre d’accidents avec arrêt par million d’heures travaillées, par exemple) ou le taux de fréquence et gravité des accidents.

Cet indicateur doit idéalement tendre vers zéro, signe que l’entreprise a su instaurer une culture de la sécurité. On peut aussi suivre le nombre de maladies professionnelles déclarées. Même dans des secteurs tertiaires à moindre risque physique, la santé au travail passe par l’évaluation des risques psychosociaux, la prévention du burnout, etc., bien qu’il soit plus difficile de traduire ceux-ci en un KPI unique.

Pourquoi mesurer ce domaine ? Parce qu’un salarié en bonne santé et en sécurité est plus épanoui et plus productif, et qu’éthiquement aucune organisation ne souhaite que ses activités nuisent à la santé de ses équipes. En 2026, les parties prenantes y sont très attentives, et des normes comme ISO 45001 (santé-sécurité au travail) gagnent en popularité.

 

 

8. Parité dans la gouvernance (diversité des instances dirigeantes)

 

 

La gouvernance d’entreprise intègre aussi des critères de RSE, à commencer par la diversité au sein des instances dirigeantes. Cet indicateur recoupe le social et la gouvernance : il s’agit de mesurer par exemple la part de femmes au conseil d’administration ou au comité de direction. De nombreux pays imposent des quotas ou des objectifs à cet égard (en France, les conseils d’administration des grandes sociétés doivent compter au moins 40 % de femmes).

Suivre la parité au niveau de la gouvernance est donc incontournable pour respecter les bonnes pratiques et la loi, mais aussi pour bénéficier des avantages d’une direction plurielle (meilleure représentation des parties prenantes, décisions plus équilibrées, etc.). Les investisseurs intègrent de plus en plus ce critère : le règlement SFDR, par exemple, oblige les fonds d’investissement à déclarer la diversité des conseils d’administration des entreprises dans lesquelles ils investissent.

 

 

9. Éthique et lutte contre la corruption

 

 

Un pilier gouvernance incontournable de la RSE concerne l’éthique des affaires et la conformité. Il s’agit ici de suivre des indicateurs témoignant de l’intégrité de l’entreprise : par exemple, l’existence et la diffusion d’un code de conduite interne, le nombre de salariés formés aux pratiques éthiques (anti-corruption, concurrence loyale, respect des droits humains…), ou encore le nombre de signalements traités via la ligne d’alerte éthique. Un indicateur simple peut être le pourcentage d’employés ayant suivi une formation éthique dans l’année, ou le nombre d’incidents éthiques avérés (cas de corruption, fraudes) le meilleur score étant évidemment zéro incident.

En 2026, la pression réglementaire augmente avec des lois comme Sapin II en France qui exigent des dispositifs anti-corruption robustes pour les sociétés de certaine taille. De plus, les partenaires commerciaux et consommateurs attendent des entreprises qu’elles opèrent de façon transparente et honnête.

 

10. Achats responsables (taux de fournisseurs engagés)

 

 

Le dernier indicateur clé concerne la responsabilité dans la chaîne d’approvisionnement, souvent rattachée au pilier Gouvernance. Il mesure l’intégration de critères RSE dans la gestion des fournisseurs et sous-traitants. Un exemple courant est le taux de fournisseurs engagés RSE, c’est-à-dire la proportion de fournisseurs de l’entreprise qui adhèrent à une démarche responsable. Cela peut se vérifier via le pourcentage de fournisseurs signataires d’une charte éthique ou environnementale, ou évalués selon des critères RSE (par des questionnaires, audits, certifications type ISO 14001/ISO 45001, notation Ecovadis, etc.).

Pourquoi suivre cet indicateur ? Parce que la performance RSE d’une organisation se joue aussi en amont et en aval de ses propres opérations. Par exemple, si 80 % de vos fournisseurs sont locaux et éco-certifiés, votre impact environnemental global s’en ressentira positivement (moins de transport, meilleures pratiques de production). À l’inverse, un fournisseur ne respectant pas les droits humains ou polluant peut entacher votre propre responsabilité. Suivre un indicateur d’achats responsables pousse à mieux sélectionner et influencer ses partenaires.

Suivre ces dix indicateurs RSE en 2026 permet à toute organisation d’avoir une vision claire et équilibrée de sa performance en matière de développement durable, couvrant à la fois les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance. Ils constituent un langage commun pour fixer des objectifs ambitieux, suivre les progrès et communiquer en toute transparence. Alors que les obligations de reporting extra-financier vont concerner un nombre croissant d’acteurs, se préparer dès maintenant en mesurant ces données clés est un investissement judicieux. Non seulement cela assure la conformité vis-à-vis des cadres réglementaires comme la CSRD, mais cela génère également des bénéfices concrets : réduction des coûts d’énergie ou de gestion des déchets, amélioration de la satisfaction du personnel et de la rétention des talents, meilleure image de marque et accès facilité à des financements durables.

 

La collecte des données : le principal frein du Bilan Carbone®

 

 

Parmi ces indicateurs RSE, l’empreinte carbone occupe une place centrale. Mais sa mesure se heurte souvent à une difficulté majeure : la collecte des données. Données dispersées, manque de visibilité, multiplicité des interlocuteurs… cette étape clé peut rapidement freiner votre démarche RSE.
Pour vous simplifier la tâche, nous avons conçu un modèle gratuit pour structurer la collecte des données de votre Bilan Carbone®.

👉 Télécharger le modèle gratuit de collecte des données Bilan Carbone®

Ces autres articles pourraient aussi vous plaire

Découvrez d’autres articles rédigés par nos soins sur le même sujet.

À quoi ressemblera la RSE en 2026 ? Entre décarbonation accélérée, révolution sociale dans les entreprises, transparence imposée par la CSRD et attentes sociétales inédites, les organisations entrent dans une nouvelle ère. Découvrez les tendances clés qui vont transformer durablement la manière de travailler, de produire… et de s’engager.
La RSE s’impose comme un impératif stratégique : entre CSRD, taxonomie verte et attentes des parties prenantes, les entreprises doivent anticiper dès maintenant leur plan RSE 2026 pour rester conformes, compétitives et résilientes.
Vous avez réalisé votre Bilan Carbone® ? Bravo ! Mais attention : ce n’est pas une fin en soi. Le Bilan Carbone® n’est pas qu’un diagnostic, c’est une méthode complète : de la sensibilisation au plan d’action, pour transformer vos résultats en leviers concrets de performance et de durabilité. Découvrez comment en faire la boussole de votre stratégie RSE.

Études de cas

Ils ont fait appel à nos services

Découvrez comment Sercel a structuré sa trajectoire bas carbone, mobilisé l’ensemble de ses sites et obtenu des résultats mesurables dès la première année.
En 2024, Isoskèle (groupe La Poste) lance son projet de décarbonation avec l’appui de notre plateforme et d’un expert dédié. Objectif : structurer sa stratégie climat, embarquer ses collaborateurs et répondre efficacement aux appels d’offres RSE. Résultat : une réduction ciblée de près de 4 % par an et une dynamique RSE renforcée.
L’entreprise Artouste a fait appel à take[air] pour réaliser son Bilan Carbone et mettre en place un plan d’action efficace pour réduire ses émissions de GES.

Contact

Contactez-nous

Laissez-nous un message, un de nos consultants vous recontacte en moins de 48 heures.

Newsletter Carbon[Talk]

Une fois par mois, faites un tour d’horizon de l’actualité climatique directement depuis votre boîte mail !

Retour en haut